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Le malaise Hazard

Thomas Bricmont

« Notre jeu est stéréotypé. Pourquoi le coach ne fait pas des choix plus offensifs ? Comment tu veux qu’Eden fasse la différence tout seul dans un match comme ça ? », confie un Diable.

Mercredi 8 juin, passage de témoin. Vincent Kompany, ex-capitaine, lance à son successeur lors d’un passage à l’hôtel des Diables :  » Hazardinho comment ça va ? Est-ce que ce brassard n’est pas trop gros pour ton bras ?  »

Lundi 13 juin, 22H49. Graziano Pellè met fin à tout suspense. Eden Hazard, hagard, se tourne vers le banc le regard dépité. Il a comme une envie d’ôter ce brassard jaune. Deux minutes plus tard, après avoir salué brièvement le contingent de supporters belges massés derrière le goal, il quitte le stade, retire ce brassard, croise Marc Wilmots, évite ce qui ressemble à une tentative de main tendue et conclut sa soirée en passant devant la meute de journalistes avec un regard noir et sans dire un mot. Il est le premier à monter dans le car.

Quelques mètres plus loin, un Diable nous confie ses impressions sur la rencontre des Belges et sur celle d’Eden :  » Ils sont plus forts tactiquement, c’est comme ça. Nous, notre jeu est stéréotypé mais ce n’est pas nouveau, on le sait depuis longtemps. Pourquoi le coach ne fait pas des choix plus offensifs ? Il a trop la pression, donc il fait des choix que la presse soutient. Eden, je trouve qu’il a fait un gros match, mais il était seul. Comment tu veux faire la différence tout seul dans un match comme ça ?  »

Les Diables ont loupé leur entrée en matière. Hazard, lui, a fait ce qu’il a pu. Mais sans briller, sans exploit au bout du pied. Comme souvent, trop souvent chez les Diables. Impliqué, volontaire, donnant le  » la  » et de la voix même par moments, n’hésitant pas à râler sur un Jan Vertonghen multipliant les longs ballons ou un Radja Nainggolan qui a eu, lundi soir, la mauvaise idée de compliquer son jeu.

Le nouveau capitaine des Diables a débuté son deuxième grand tournoi en étant bien plus entreprenant qu’au Brésil où son seul fait d’armes lors de l’entrée en matière face à l’Algérie fut cette passe décisive pour Dries Mertens. Cette fois, Eden a longtemps cherché mais n’a jamais trouvé la solution. Pas mal d’activité sur le flanc gauche repiquant dans l’axe, enfilant un rôle de vrai numéro 10 à la 61e, boitant à la 67e, avant d’observer plus en retrait une brouillonne fin de partie. Un condensé de la vie d’Eden en Diable.

Par Thomas Bricmont

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