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Le grand cru Iniesta

Steve Van Herpe
Steve Van Herpe Steve Van Herpe est rédacteur de Sport/Voetbalmagazine.

Avec les années, il devient encore meilleur. Sera-ce encore la tournée du médian barcelonais lors du duel de ce soir entre la Croatie et l’Espagne ?

Qui a été élu homme du match après la finale de la Copa del Rey entre Barcelone et le FC Séville ?

Qui, lors des matches face à la République tchèque et la Turquie, a distillé passe sur passe et a été élu à deux reprises homme du match ? Et qui a été, au côté de Carlos Puyol, le seul Espagnol choisi par plus de 3,5 millions de personnes pour figurer dans le 11 type de tous les temps de l’EURO ?

Andrés Iniesta. A 32 ans, il est toujours frais comme un gardon. La passion est à l’intérieur. La pasión va por dentro. C’est le slogan de la Bodega Iniesta, le domaine à Fuentealbilla – le lieu de naissance d’Andrés – où la famille Iniesta cultive le raisin.

Le slogan s’applique également parfaitement au joueur. Ce n’est pas un homme de grands gestes, de réactions chaudes ou de déclarations tapageuses. Dans ce domaine, il se la joue plutôt discret à l’inverse d’un Ibrahimovic. Mais si son corps devait être disséqué, on trouverait inévitablement un ballon à la place du coeur. Son aorte serait blanchie à la chaux et ses poumons formés de gazon bien vert.

Ou comme l’a décrit Jan Mulder : « Aux pieds de la plupart des joueurs, la balle est un objet mort. Avec Iniesta, elle semble prendre vie ».

Minuto 116

C’est un fait, Iniesta n’est pas une machine à buts mais en un seul goal, il est entré dans l’histoire.

Celui qu’il a inscrit en finale de la Coupe du Monde 2010 face aux Pays-Bas, à la 116e minute.

A la Bodega Iniesta, on en a flairé le potentiel. Si vous commandez pour plus de 30 euros, vous recevez gratuitement une bouteille de rouge « Minuto 116 ». L’histoire ne dit pas si les raisins ont été pressés par les pieds d’Andrés lui-même mais le goût ne peut être que divin.

Anti-diva

« Une bonne atmosphère dans le vestiaire ne fait pas gagner de tournoi mais cela aide », déclarait Vicente Del Bosque dans notre magazine avant le début de l’EURO. Et c’est précisément la marque de fabrique de la Roja actuellement.

Iker Casillas qui prépare en sifflotant les gants de David De Gea, Gerard Piqué et Sergio Ramos qui entrent sur le terrain presque en s’embrassant, Cesc Fàbregas qui tape dans les mains de son remplaçant Koke,… Plus encore que les Belges, les Espagnols semblent être une véritable bande de potes.

Iniesta est la personnalisation de cette « bonne ambiance attitude ». Ni airs ni exigences de superstars à la Ronaldo ou Ibrahimovic, Iniesta est l’anti-diva par excellence.

Par Steve Van Herpe

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