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Le foot, l’Euro et Magyd Cherfi (Zebda): « Etre pour l’OM, c’était être contre le centralisme »

Des personnalités françaises, fans de foot, se prêtent au jeu de la « foot-interview ». Magyd Cherfi (Zebda).

Un Toulousain qui soutient l’OM? Comme toujours avec le groupe Zebda, la politique n’est pas très loin, reconnaît le chanteur Magyd Cherfi.

Premier souvenir de foot?

« Mon premier grand souvenir, c’est la fameuse finale de Saint-Etienne contre le Bayern en Coupe d’Europe des clubs champions (ndlr: le 12 mai 1976). Saint-Etienne a perdu à cause du poteau carré, je devais avoir 12 ou 13 ans (ndlr: Magyd Cherfi a 53 ans)… On ne suivait que Saint-Etienne, parce qu’ils gagnaient tout. Pour nous, il n’y avait que ‘Sainté’, comme on disait avec notre accent à nous. »

Si vous étiez un joueur de l’Euro-2016?

« Ce nouveau joueur, qui semble être la future légende française, N’Golo Kanté. Il surgit de nulle part, il arrive en Angleterre, et grâce à lui, l’équipe de Leicester, qui était au fond du classement, remporte le championnat. Je l’aime beaucoup. »

Si vous étiez un club (d’aujourd’hui ou d’hier)?

« L’OM, parce que passée l’adolescence avec Sainté, l’OM a pris la relève. C’était plus intéressant pour moi en tant que jeune adulte, parce qu’il y avait une configuration politique. Etre pour l’OM, c’était être contre la capitale, contre Paris, contre le centralisme, contre la ville qui détient tous les pouvoirs. Sans compter que c’est la ville métisse par excellence et qu’il y avait aussi de très bons joueurs, au parcours exceptionnel, notamment en Coupe d’Europe (ndlr: finale en 1991, victoire en 1993). Depuis, ils ont perdu tout leur éclat mais on reste fidèle à l’OM parce qu’on reste fidèle à notre identité de provincial. »

Si vous étiez un geste technique?

« Évidemment, la Madjer, du nom d’un joueur algérien des années 80 (ndlr: en 1987, en finale de Coupe d’Europe, il avait marqué d’une talonnade pour le FC Porto contre le Bayern Munich et a laissé son nom à ce geste). Avec lui, lors de la Coupe du monde de 1982, l’Algérie avait battu l’Allemagne (ndlr: avant d’être éliminée en raison d’un match nul polémique entre l’Allemagne et l’Autriche) et pour tout Algérien, quelque part en nous, ce match, c’est notre Coupe du monde. »

Si vous étiez Didier Deschamps, que diriez-vous à vos joueurs juste avant la finale?

« Je leur dirais: ‘Ne jouez pas pour vous, jouez pour la France’. Parce que les footballeurs professionnels, en général, ne se démarquent pas par des gestes citoyens. Plutôt par leur déficit de citoyenneté… »

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