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La FIFA inquiète pour les ouvriers employés sur les chantiers du Mondial

Le Conseil des droits de l’Homme de la Fifa, organe consultatif de l’instance, s’est inquiété jeudi des « risques parfois très graves » qui pèsent sur les ouvriers employés sur les chantiers du Mondial-2018 en Russie et 2022 au Qatar.

Les impacts sur les ouvriers des chantiers ont été placés « au centre des efforts réalisés jusqu’ici par la Fifa et ses partenaires dans le cadre des préparatifs pour la Coupe du Monde 2018 en Russie et 2022 au Qatar. Cela est compréhensible compte tenu des risques prévisibles – et parfois très graves – pesant généralement sur la santé et la sécurité des ouvriers sur les projets de construction », explique dans son premier rapport cet organe créé en mars 2017.

Ce sont « environ 12.000 ouvriers qui sont impliqués dans les travaux liés » au Mondial russe, précise le rapport, dont « environ 50% seraient des travailleurs immigrés ». En mai dernier, la Fifa avait reconnu que des ouvriers nord-coréens étaient employés sur des chantiers du Mondial en Russie.

« L’inspection conjointe du stade de Saint-Pétersbourg en novembre 2016 a mis en évidence la présence d’ouvriers nord-coréens sur le chantier », a confirmé le rapport, soulignant que « les Nord-Coréens travaillant à l’étranger font partie des travailleurs immigrés les plus vulnérables ».

Au Qatar, « le nombre d’ouvriers impliqués dans la construction des huit stades devrait passer de 12.000 à 36.000 au cours des douze prochains mois », ajoute le rapport.

Selon le conseil, « il incombe à la Fifa d’adopter une position claire » sur les droits des travailleurs immigrés au Qatar et « la nécessité de leur garantir les protections juridiques auxquelles ils ont droit conformément aux normes internationales sur les droits du travail ».

L’Organisation internationale du travail (OIT) a cependant jugé mercredi que le Qatar ne violait pas les droits des travailleurs immigrés. Le conseil d’administration de l’OIT a décidé de clore la plainte qui visait l’émirat, dans le viseur de plusieurs ONG qui dénoncent depuis des années les conditions de travail des ouvriers immigrés, notamment sur les chantiers de construction du Mondial.

Le conseil de la Fifa souligne aussi que le niveau des informations disponibles au sujet du fonctionnement des dispositifs de surveillance des droits du travail « est nettement différent, très peu de publications étant actuellement disponibles au sujet de la Russie. Cela a grandement compliqué les discussions consacrées aux progrès et aux défis qui subsistent ».

Ce conseil des droits de l’Homme de la Fifa compte huit membres, dont des experts de l’ONU, des représentants syndicaux (Fifpro) et des partenaires de la Fifa, à savoir Adidas et Coca-Cola.

Concernant le Mondial-2026 qui n’a pas encore été attribué, le rapport reconnaît que la Fifa a « pris des mesures importantes comme l’intégration de la question des droits de l’Homme dans les dossiers de candidature », mais « il reste du travail pour imaginer le meilleur moyen de faire comprendre ces nouvelles attentes aux futurs candidats potentiels et les intégrer dans la procédure de décision définitive ».

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