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La Croatie et l’Angleterre rêvent de défier le vainqueur de France-Belgique

Après vingt et vingt-huit ans d’attente, la Croatie et l’Angleterre retrouvent les demi-finales de la Coupe du monde de football, mercredi soir, au stade Loujniki de Moscou. Une seconde et une troisième présence dans le carré final que ni les Slaves ni les Britanniques n’osaient espérer en abordant cette 21e édition de la Coupe du monde. Si leur Mondial est donc réussi, Croates et Anglais entendent bien aller jusqu’au bout avec des arguments différents.

Le talent individuel des joueurs croates n’a jamais été discuté. Les Modric (Real Madrid), Rakitic (FC Barcelone), Lovren (Liverpool) et autre Mandzukic (Juventus) évoluent dans les plus grands clubs européens. Les mérites du coach Zlatko Dalic sont évidents. Nommé en octobre dernier à peine, il a réussi à fédérer le groupe malgré les soucis internes, traduits encore par le renvoi en cours de tournoi de Nikola Kalinic qui avait refusé de monter au jeu en tout fin de match face au Nigeria. Il a d’abord emmené les « Damiers » en Russie grâce à la victoire en barrage contre la Grèce.

Dans le difficile groupe D « de la mort », les Croates ont notamment humilié Messi et les Argentins 3-0 et battu le Nigeria (2-0) et l’Islande (2-1). La suite a été moins convaincante puisque ce ne fut qu’aux tirs au but qu’ils ont écarté le Danemark et la Russie. « Nous respectons tout le monde, l’Angleterre, la Belgique et la France. Mais aucune de ces équipes n’est meilleure que nous », déclare Dalic. Voilà la Croatie à la hauteur de l’équipe de 1998 des Suker (devenu aujourd’hui président de la fédération), Boban, Stanic et Prosinecki qui n’avait chuté en demie que contre la France et deux buts venus de nulle part de Lilian Thuram. La poursuite de son tournoi dépendra en bonne partie de sa capacité physique à récupérer d’un quart de finale compliqué contre la Russie qui s’est terminé aux tirs au buts.

C’est justement dans ce domaine que les Anglais peuvent faire la différence. Le jeu aérien en particulier sur phases arrêtées et le contrôle du capitaine-buteur anglais Harry Kane seront l’autre clé du match. « On a déjà réussi à le faire avec Lionel Messi et Christian Eriksen. On va essayer avec Kane. Ce ne sera pas facile mais j’ai une totale confiance en mes défenseurs », a estimé Dalic. Pays inventeur du football, l’Angleterre ne cache plus son ambition de remporter sa 2e Coupe du monde dimanche à Moscou. Après la Coupe Jules Rimet enlevée à domicile en 1966, les Three Lions se verraient bien soulever le Trophée FIFA afin de pouvoir ensuite chanter leur hymne : « football is coming home. » Cinquante-deux ans que les sujets de sa majesté Elizabeth II patientent. Il est désormais loin le temps des joueurs et coachs arrogants et de leurs supporters violents. Des séances de tirs au but perdues (contre l’Allemagne en 1/2 finale du Mondial 1990 et de l’Euro 1996) et plus récemment des éliminations au 1er tour au Mondial 2014 (4e de leur groupe) et en 1/8e de finale de l’Euro 2016 par l’Islande (!) ont fait réfléchir.

Le discret et modeste sélectionneur Gareth Southgate s’appuie sur une équipe jeune où la seule star (Harry Kane) a le sens du collectif, même s’il est l’actuel meilleur buteur du Mondial (6 buts). Le jeu est plus pragmatique que séduisant. Le calcul est d’ailleurs de mise. Face aux Diables Rouges, les Anglais avaient visiblement envie de se glisser dans la moitié la plus facile de la compétition et n’ont pas vraiment chercher à terminer premiers du groupe G. Le huitième de finale contre la Colombie leur a permis de vaincre le syndrome des tirs au but et le quart fut aisé contre une Suède en panne d’arguments. En dépit d’une interminable saison en Premier League, les joueurs anglais arrivent frais et en confiance au moment d’aborder le sprint final. Pour eux, la maîtrise dans l’entre-jeu du duo Luka Modric, qui a joué à Tottenham, Ivan Rakitic sera essentielle. Dimanche soir en finale, à Moscou, la Croatie ou l’Angleterre rencontrera en finale le vainqueur de France-Belgique.

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