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« L’Olympiacos c’était l’occasion de ma vie »

Pierre Danvoye
Pierre Danvoye Pierre Danvoye est journaliste pour Sport/Foot Magazine.

À 34 ans, il a obtenu dans les dernières heures du mercato un transfert surprise et un contrat de deux saisons à l’Olympiacos de Besnik Hasi, Guillaume Gillet, Vadis Odjidja, Björn Engels et Mehdi Carcela. Il partira comme numéro 2 théorique.

Ton départ d’Anderlecht s’était fait dans des conditions délicates il y a un an, mais c’est encore pire à Ostende où ça s’est très mal terminé. Dommage, non ?

Je ne peux pas dire que ça s’était réellement mal passé avec Anderlecht. Simplement, je n’entrais plus dans leurs plans. Mais ils avaient été corrects. Avec Ostende, ça s’est effectivement mal passé. Marc Coucke défendait ses intérêts, je défendais les miens. Mais il semble oublier que j’étais arrivé gratuitement l’année dernière. À l’époque, j’avais posé la question à mon agent, Jacques Lichenstein : -Si je reçois une belle opportunité, Ostende me laissera partir gratuitement ? Il m’avait répondu : -Oui. Mais quand l’offre de l’Olympiacos est arrivée, la direction n’a pas raisonné comme ça. Est-ce qu’ils avaient le droit de me bloquer ? L’Olympiacos, c’était l’occasion de ma vie. Comme Coucke restait sur ses positions, tout le monde a dû faire un effort : les Grecs ont déboursé pour le transfert, j’ai aussi payé moi-même une partie de la somme et Mogi Bayat a laissé tomber sa commission. C’est dommage que ça se soit terminé comme ça. Je regrette aussi qu’on m’ait réservé un traitement médiatique particulier. Il y a d’autres joueurs qui voulaient s’en aller et qui ont brossé les entraînements pendant une semaine, tu en as entendu parler ? Tu as lu quelque chose ?

Si Ostende avait pris 12 sur 15 au lieu de zéro, tu aurais aussi envisagé de partir ?

Absolument. Notre début de saison raté, ça n’a rien à voir avec mon départ. Je n’ai pas cherché à quitter un bateau qui coulait pour sauver ma peau. On m’a offert une opportunité que je n’aurais sans doute plus jamais eue, il fallait que je fonce. Même si on avait été en tête, j’aurais fait le forcing pour m’en aller.

Ce que les supporters du Standard, de Bruges et de Charleroi te faisaient vivre, c’est de la petite bière par rapport à ce qui t’attend en Grèce, notamment dans le grand derby athénien ! Tu es prêt pour ça ?

Oui, parce que c’est différent. En Grèce, c’est toute l’équipe de l’Olympiacos qui reçoit un accueil très chaud. Ici, avec Anderlecht puis Ostende, c’était toujours pour ma pomme. J’étais systématiquement la tête de Turc. Tout le monde s’amusait à me chambrer. Je peux te dire que ça ne va pas me manquer !

L’Olympiacos a la Juventus, le Barça et le Sporting Lisbonne dans son groupe de Ligue des Champions. Comme dans le temps avec Anderlecht, vous allez prier pour avoir un peu de chance et pouvoir viser éventuellement la troisième place ?

Sur le papier, ce sera comme ça, oui. Mais je ne dis pas qu’une des deux premières places sera inaccessible d’office. On commencera à domicile contre Lisbonne, théoriquement notre rival direct pour la troisième place. C’est un match qu’il faudra gagner. On devra prendre le plus de points possible à Athènes, et pour le reste, essayer de grappiller à gauche et à droite.

Tu avais Jacques Lichtenstein comme agent depuis des années mais il a suffi que Mogi Bayat te fasse passer en Grèce pour que tu postes un selfie avec lui en indiquant qu’il était  » the boss « . Pourquoi tu t’es senti obligé de le mettre ainsi en avant ? Ou c’est peut-être lui qui a exigé ce selfie et sa diffusion ?

J’ai mis Bayat en avant sur Instagram parce qu’il le mérite, tout simplement. Tu connais beaucoup d’agents qui abandonnent leur commission pour qu’un transfert puisse se faire ? C’est d’abord Guillaume Gillet qui m’avait parlé de l’Olympiacos, il m’avait dit qu’il y avait une place de numéro 2 à prendre. Je lui avais répondu qu’il fallait d’abord que je sois gratuit parce qu’un club n’allait jamais débourser beaucoup d’argent pour un numéro 2 de 34 ans. Bayat est intervenu et il m’a apporté une offre concrète des Grecs. J’en ai parlé à Lichtenstein, il m’a dit que ce n’était pas un souci pour lui si Bayat intervenait aussi dans le dossier. J’attendais de Lichtenstein qu’il me fasse sortir gratuitement d’Ostende. Il n’a pas su le faire. La veille du transfert, je lui ai signalé que notre collaboration s’arrêtait net.

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