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L’Euro féminin, retour sur une compétition majeure

L’EURO 2017 a battu tous les records d’audimat et d’assistance et a révélé une nouvelle star hollandaise, au passé belge : Lieke Martens.

Les Pays-Bas ont dû cuver une nuit de folie, suite au succès inattendu des dames à leur propre EURO. Les Néerlandaises ont battu les Danoises 4-2 au terme d’une finale palpitante, au Grolsch Veste, le stade du FC Twente. Nos voisines ont pleinement profité de l’avantage du terrain pour enlever leur premier prix et devenir la quatrième nation à accrocher le titre européen, après l’Allemagne, la Norvège et la Suède.

C’est le Danemark qui a rendu un fier service au football féminin en éliminant l’Allemagne, la grandissime favorite, en quarts de finale. La Mannschaft, numéro deux mondial, avait gagné les six dernières éditions, depuis 1995. L’Europe avait besoin de nouvelles têtes pour diminuer l’emprise de l’Allemagne sur le football féminin mais ça s’est fait au détriment de la passion qui anime les rencontres féminines.

L’Allemagne, l’Angleterre et l’Espagne ont été vaincues sur le plan tactique par des équipes misant sur l’organisation et le caractère. Le football clinique et cynique a donc opéré son entrée dans le football féminin. La finale a heureusement constitué une superbe propagande. « Il est un peu frustrant de voir que des équipes qui voulaient attaquer ont été sanctionnées », a relevé Tessa Wullaert, fer de lance des Red Flames. « Ce phénomène est récurrent dans les tournois masculins et il fait son apparition chez nous aussi. »

Le niveau des gardiennes a fait froncer pas mal de sourcils, au point qu’on a surnommé l’EURO le tournoi des mauvaises gardiennes de but. « On aurait pu éviter 20 % des goals », pense Wullaert. Les observateurs y décèlent une tendance inquiétante : le développement du jeu est allé beaucoup plus vite que celui des gardiennes. Elles manquent de bases, ayant généralement commencé à garder le but à 13 ou 14 ans, après les années qui comptent le plus pour ce secteur.

Un engouement colossal

Mais l’EURO 2017 sera surtout le tournoi qui a révélé une série de nouvelles stars, des filles qui étaient passées inaperçues jusqu’à présent mais qui ont éclaté devant les caméras. En tête, Lieke Martens, ex-Standard. La Néerlandaise, née en Belgique, a été la sensation du tournoi, par son allure et sa technique. Ce n’est pas un hasard si elle a été élue meilleur joueuse du tournoi.

Cet été, Martens a quitté Rosengard, en Suède, pour le FC Barcelone. Avec un salaire annuel de 200.000 euros, elle va devenir la joueuse la mieux payée. Certains joueurs de notre division un ne peuvent que rêver de ses émoluments. Des personnalités comme Martens peuvent aider l’UEFA à commercialiser davantage le football féminin car l’EURO a révélé qu’il pouvait compter sur un marché solide.

Jamais encore les stades n’avaient été aussi bien remplis : au total, 238.956 personnes ont assisté à un match, contre 216.888 il y a quatre ans en Suède. L’édition 2017 a également été la plus suivie à la télévision avec 50 millions de téléspectateurs de plus que les 116 millions de l’EURO 2013. Certains pays ont même pulvérisé l’audimat des matches féminins.

Les demi-finales ont obtenu une part de marché de 67 % au Danemark et en Angleterre. Les Red Flames ont surfé sur ce succès. 892.000 Belges ont suivi leurs matches contre les Pays-Bas. Wullaert : « Certains journalistes nous ont critiquées après le premier match, contre le Danemark. J’ai lu et entendu des réactions style « Ce n’était pas la peine de regarder. » Mais globalement, nous avons boosté le football féminin belge. Maintenant, il s’agit d’attirer du monde dans les stades pour les qualifications pour le Mondial, qui débutent en septembre. En développant un football positif, nous pouvons réussir une deuxième qualification d’affilée, historique. »

par Alain Eliasy

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