Marc Degryse

L’analyse de Marc Degryse: « Vanden Stock a atterri à Istanbul »

Le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, Marc Degryse, a été complètement séduit par Anderlecht en Ligue des Champions: « Les joueurs et le coach ont tout bien fait ! »

Quand Roger Vanden Stock a dit à Zaventem que son club allait essayer de faire mieux que la saison dernière en Ligue des Champions, j’ai pensé : -C’est pas possible ! Je me suis demandé si c’était du cynisme ou s’il le pensait vraiment. Une direction doit quand même montrer à son noyau et à son staff qu’elle a confiance. Le président m’a rassuré au repas officiel, à Istanbul : on avait retrouvé le vrai Roger, celui qui en veut et cherche à faire passer ce message : « Anderlecht reste Anderlecht. » En plus, il y avait pas mal d’éléments réunis pour que son équipe réussisse un truc sur la pelouse de Galatasaray, qui avait peu de matches et marquait difficilement.

Cela faisait combien d’années qu’un club belge n’avait plus joué un match plein en Ligue des Champions ?

Au bout du compte, j’ai été complètement séduit. Cela faisait combien d’années qu’un club belge n’avait plus joué un match plein en Ligue des Champions ? Les joueurs et le coach ont tout bien fait ! Quand il a repris l’équipe pour les play-offs, Besnik Hasi a ramené le travail, la discipline, le caractère, la mentalité. Mais par moments, il manquait encore un petit quelque chose. A Istanbul, il a apporté ce petit plus. On a vu un Anderlecht qui avait choisi de pratiquer un jeu offensif, sans tenir compte du fait que ça se jouait dans le stade de l’adversaire. Hasi a osé. Il y a eu de la pression vers l’avant de la première à la dernière minute. Comme à Bruges en première mi-temps.

Aussi bien en perte de balle qu’en possession, Anderlecht a toujours cherché à prendre l’initiative. L’équipe a toujours eu les commandes de ce match. Et elle a évolué à un excellent niveau technique. Il y a évidemment un gros potentiel quand on met Dennis Praet dans l’axe, Ibrahima Conte et Frank Acheampong sur les flancs. Encore faut-il les convaincre de s’exprimer, leur demander de faire ce qu’ils font de mieux. Praet a même éliminé la lacune qui le poursuit depuis longtemps : des stats insuffisantes en termes de buts et d’assists.

Mais finalement, la vraie révélation de ce match, c’est Andy Najar. Le meilleur Anderlechtois sur l’ensemble du match. Ce qu’il a fait dans un rôle tout à fait inhabituel de back droit, c’est remarquable. Il était très fort défensivement, il n’a pas oublié d’exploiter sa technique, il a pistonné. Je dirais la même chose d’Acheampong. Quand il s’est retrouvé à l’arrière gauche, j’ai craint un peu. Il a été l’autre révélation de la soirée, le deuxième joueur à montrer qu’il peut être très bon à un poste qu’il ne connaît absolument pas.

La seule note négative, c’est l’égalisation turque dans les dernières secondes. Sacha Kljestan s’est fait déborder comme un gamin mais j’applaudis son entrée au jeu à la place d’Aleksandar Mitrovic. C’était la bonne décision pour rendre du souffle à l’entrejeu à un moment où le réservoir des autres médians était presque vide. Hasi n’y est pour rien si Kljestan a mal jugé la situation sur le but turc.

Pour ce qui est de Mitrovic, il fait partie des trois Mauves qui ont raté une grosse occasion. C’est pardonnable chez Conte et Olivier Deschacht, qui ne sont pas des buteurs. Lui, il devait la mettre dedans et Anderlecht repartait avec les trois points. Et maintenant, c’est Dortmund. Avec l’avantage du terrain ? Même pas sûr. Des équipes de ce niveau jouent de la même façon à l’extérieur et à domicile. C’est la troisième place qu’il faut continuer à viser. Le tout bon match à Istanbul ne change pas grand-chose.

Propos recueillis par Pierre Danvoye

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