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Juan Mata : « Le football peut changer des millions de vies »

L’international espagnol de Manchester United a lancé en août un projet incitant les acteurs du monde du foot à reverser 1 % de leur salaire à un fonds commun destiné à changer le monde. Son but : initier un mouvement global.

Juan Mata à propos…

…de la naissance du projet Common Goal : « C’est né de ma collaboration avec Street Football World, une ONG qui travaille avec beaucoup d’associations relatives au football. Avec son fondateur, Jürgen Griesbeck – un Allemand qui est à moitié Colombien -, on a eu une conversation et on est vite tombés d’accord sur l’idée qu’on avait du football, pas seulement comme sport, mais comme force capable d’unir les gens. On voulait faire quelque chose de beau, d’efficace et qui aidait à une échelle globale. Lui avec son expérience, sa manière de comprendre le football comme outil pour le développement social, et moi avec ma capacité d’être au sein du football professionnel. »

…du 1% des salaires reversé : « 1 %, ça ne semble pas beaucoup, pour moi comme pour vous. Mais mis bout à bout, tous nos 1 % peuvent signifier une grande aide. J’ai fait un voyage en Inde, en juin, pour visiter l’une des organisations avec laquelle Street Football World travaille, à Mumbai. Ça a été un choc. Vraiment. D’abord, de voir des situations économiques aussi extrêmes, si proches géographiquement : tu peux trouver à quelques mètres de distance un hôtel de luxe et des bidonvilles. J’ai aussi rencontré des gens qui avaient à peine de quoi vivre, mais étaient très riches spirituellement et mentalement, avec une capacité incroyable pour profiter de ce qu’ils ont sans se concentrer sur les choses matérielles. Si j’ai vu des gens qui vivaient dans des conditions très précaires, j’ai aussi constaté qu’il existe des personnes qui aident, dont l’action a un véritable impact. C’est entre la conversation avec Jürgen Griesbeck et ce voyage qu’a surgi l’idée de mettre Common Goal en marche. »

…des participants actuels : « On est déjà plus de vingt. Pour l’instant, on a seulement annoncé Mats Hummels (Allemagne), les Américaines Megan Rapinoe et Alex Morgan et maintenant Giorgio Chiellini (Italie). On va en annoncer d’autres dans les prochaines semaines (depuis l’entretien, les Allemands Serge Gnabry et Dennis Aogo, l’Australien Alex Brosque, l’entraîneur d’Hoffenheim Julian Nagelsmannet l’international turc Hasan Ali Kaldirim ont annoncé s’être associés à Common Goal). On ne veut pas seulement avoir de grands noms, mais aussi montrer que c’est un projet global, qui va concerner tous les continents. Le but est que chaque joueur soit une sorte d’ambassadeur dans son pays ou auprès de ses coéquipiers pour toucher le plus de monde possible ».

…du montant du transfert de Neymar : « Je trouve que c’est évidemment beaucoup d’argent. Mais je ne critique pas cette somme. Le football génère une quantité d’argent gigantesque, beaucoup d’emplois, directs et indirects. Bien sûr que la première chose qui vient à l’esprit est que c’est trop d’argent. C’est pour ça que la FIFA et l’UEFA essaient de réguler cela. S’il y avait derrière tout cet argent quelque chose de bénéfique, comme ce que l’on veut faire avec Common Goal, ce serait mieux pour tout le monde : pour l’image du football – qu’on ne verrait plus de la même manière – et pour tous les gens qui seraient bénéficiaires d’un peu de cet argent. On peut transformer cette jalousie, cette distance qu’il y a entre le supporter et le football professionnel. »

Par L’Equipe Magazine

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