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Isak, le « Mini-Zlatan » de Dortmund sort de l’ombre

Il a 18 ans, et mûrit d’ordinaire patiemment en équipe réserve de Dortmund. Mais mardi soir, le Suédois Alexander Isak, déjà surnommé « Mini-Zlatan », a été désigné homme du match pour sa première titularisation, en coupe d’Allemagne, et a presque fait oublier Pierre-Emerick Aubameyang.

Un but, une passe décisive, et une activité de tous les instants contre une équipe de Magdebourg (3e division) balayée 5-0. Il n’en fallait pas plus pour déchaîner les louanges. « Il y a un mois, il fêtait ses 18 ans, et maintenant il lâche les chevaux! », commente mercredi le quotidien Bild.

« Sa formation est loin d’être finie (mais) il a un énorme potentiel », s’enthousiasme pour sa part son coéquipier Nuri Sahin, alors que son entraîneur Peter Bosz, avec sa retenue habituelle, note: « Avec Aubameyang devant lui, ce n’est pas simple. Quand on lui donne sa chance, il doit la prendre. C’est ce qu’il a fait ».

Face à Magdebourg, le buteur-star Gabonais touché au genou avait été laissé au repos, et Isak lancé pour la première fois dans le grand bain d’entrée de jeu, après avoir foulé la pelouse quatre fois seulement comme remplaçant depuis son arrivée au club, et parfois pour moins de dix minutes en fin de match. Il a pleinement répondu aux attentes.

L’actuel leader de la Bundesliga, passé maître dans l’art du repérage et de la post-formation de jeunes talents, est allé chercher Isak en début d’année à l’AIK Solna en Suède, pour 8,6 millions d’euros. Avec l’idée de faire de lui un jour le successeur d' »Aubam » à la pointe de l’attaque.

« Je ne suis pas Zlatan »

Dans son pays, orphelin de « Zlatan », ce jeune homme aux racines érythréennes est déjà attendu comme le nouveau sauveur de l’équipe nationale. Mais Dortmund le couve et le laisse grandir sans l’exposer, en tous cas aussi longtemps que « PEA », meilleur buteur du championnat avec 10 réalisations, brille et marque.

Son nom n’est pourtant pas inconnu au plus haut niveau. Le 12 janvier dernier, alors âgé de 17 ans et 113 jours, il était devenu le plus jeune buteur de l’histoire en sélection nationale, en marquant contre la Slovaquie lors d’un match amical aux Émirats arabes unis.

Son aisance technique, sa rapidité d’exécution et sa souplesse ont attiré des recruteurs de nombreux clubs européens. Mais c’est le Borussia qui l’a finalement emporté, avec une signature fin janvier 2017. Même si, pour l’instant, son physique léger est un handicap dans les joutes de la Bundesliga. « Lorsque vous avez un boeuf comme Sokratis (le défenseur central du Borussia) en face de vous dans un duel, ça fait mal. Il doit encore apprendre cela », dit gentiment Nuri Sahin.

Devant les journalistes, mardi soir, l’adolescent arborait un air timide après sa prestation: « C’était un bon match pour moi. On m’a donné une chance et je l’ai prise », a-t-il lâché, repoussant immédiatement toute comparaison avec Ibrahimovic: « Non, je ne suis pas Zlatan, je suis Alex ».

Malgré le départ pour Barcelone d’Ousmane Dembélé, qui avait explosé au plus haut niveau la saison dernière, Dortmund polit encore dans son arrière-cour quelques pépites prêtes à briller, dont l’international anglais U17 Jadon Sancho, 18 ans, entré pour la première fois en jeu samedi en championnat, et l’Américain Christian Pulisic, déjà régulièrement aligné en équipe première à 19 ans.

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