« Il ne suffira pas de mieux jouer contre l’Irlande et la Suède »

Maintenant que nous avons vu jouer toutes les équipes de l’Euro 2016, on peut tirer les premières conclusions. Singulièrement, on a peu parlé de l’arbitrage. Il n’y a pas de plus beau compliment pour les refs.

Ces derniers jours, personne n’a pu ignorer les nombreux joueurs atteints de crampes. C’est inédit après la première rencontre d’un tournoi, surtout que cette fatigue n’est pas due à la chaleur. Pour beaucoup de joueurs, l’Euro est de trop après une saison harassante.

L’élargissement de 16 à 24 participants souligne une nouvelle fois le nivellement du football européen. Seuls trois matchs se sont soldés par plus d’un but de différence. Et on n’a pas vu de véritable règlement de comptes. Le petit poucet qu’est l’Islande a même réussi à tenir le Portugal et Cristiano Ronaldo en respect.

Le résultat, c’est un nombre très faible de buts. Depuis des années, on marque moins dans le football international que dans le foot de clubs. Prenons le Premier League (2,70 buts en moyenne par match cette saison) et la Champions League (2,76 dans cette campagne) comme point de référence.

L’Euro 2012 a affiché 2,63 buts par duel, au Mondial au Brésil, c’était 2,67, malgré un début spectaculaire. Pour le premier tour, la moyenne était de 3,07 avec notamment le 1-5 d’Orange contre l’Espagne.

Tout cela fait craindre le pire pour l’Euro 2016. La première journée de jeu, seuls vingt buts ont été marqués en douze rencontres : une moyenne de 1,66. À titre de comparaison, c’est au dernier tour de l’Euro de 1988 qu’on a atteint un plancher, 2,40 buts par match.

On ne peut ignorer non plus que les Diables Rouges sont qualifiés par la presse internationale de déception et plaisanterie de cet Euro. Sur le baromètre du Daily Telegraph, la Belgique a dégringolé de la cinquième à la quinzième position. Deux places en dessous de l’Irlande, le futur adversaire de la Belgique. L’Italie, en revanche, caracole en tête.

Aucun cours ne fluctue aussi rapidement que celui des entraîneurs de foot. Marc Wilmots, proclamé Meilleur Entraîneur du Monde il y a six mois quelque part au Moyen-Orient, est dépeint partout comme le crétin de la guilde des entraîneurs.

La nuance est totalement absente. Ces dernières années, j’ai rabâché sans cesse qu’il fallait un grand coach à la tête de notre fierté nationale, mais Wilmots n’est pas un entraîneur nul non plus. Ses deux premières saisons en tant que sélectionneur, il a même fait du très bon travail, avec le duel de qualification décisif en Croatie comme apothéose.

Mais après les Diables Rouges n’ont pas avancé d’un iota. La Coupe du Monde 2014 était décevante, malgré une place en quart de finale. Les éliminatoires de l’Euro étaient un calvaire où ils ont aligné les prestations décevantes.

À partir d’un certain niveau, le sélectionneur n’était plus capable d’élever son équipe. Il n’a ni le bagage tactique, ni l’autocritique nécessaire pour se recycler et il s’est entouré de médiocrité.

Mieux jouer ne suffira pas contre l’Irlande et la Suède

Heureusement, l’Euro n’est pas encore perdu, mais l’Irlande et la Suède s’annoncent avec le couteau entre les dents. Mieux jouer ne suffira pas contre ce genre d’adversaires. Il faudra aussi plus de grinta. C’est le minimum absolu à attendre d’une équipe menée par le « kampfschwein ».

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