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Espagne – Italie : objectif russe

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

L’Espagne et l’Italie s’affrontent ce samedi au Santiago Bernabeú pour faire le break dans la course au Mondial.

Dans un groupe qualificatif où les concurrents sont très loin du niveau des deux ténors, l’Espagne et l’Italie se regardent encore dans les yeux. 16 points de chaque côté, sur 18 possibles, les seules unités perdues étant à trouver sur la pelouse du Juventus Stadium, où les Azzurri et la Roja ont partagé l’enjeu à la fin de l’année 2016, quand un penalty de Daniele De Rossi a finalement répondu à l’ouverture du score de Vitolo. Les deux sélections se retrouvent désormais sur la pelouse de Santiago Bernabeú, pour un match dont le vainqueur devrait prendre un avantage décisif dans la course à la Russie.

L’Espagne avance dans le costume de favori. La Selección n’a pas perdu le moindre match depuis l’arrivée de Julen Lopetegui sur le banc de touche, et installe ses certitudes sur un mélange entre les derniers survivants de la génération triomphante de 2008-2012, comme Gérard Piqué, Sergio Ramos, Sergio Busquets et Andrés Iniesta, et une nouvelle vague de joueurs déjà rôdés aux grands rendez-vous : Isco et Dani Carvajal empilent les Ligues des Champions sur leur CV, tandis que Koke est depuis plusieurs saisons l’homme fort de l’Atlético et que Thiago Alcantara sort d’une Bundesliga qu’il a dominée de son talent sous les couleurs du Bayern. La Roja ne s’imagine toujours pas partager le ballon avec ses adversaires, et tente d’exploiter au mieux la profondeur offerte par Vitolo et Diego Costa pour transformer cette domination territoriale en buts. Bien aidée par un plantureux 8-0 face au modeste Liechtenstein, l’Espagne occupe d’ailleurs actuellement la tête du groupe grâce à sa différence de buts, plus avantageuse que celle de son concurrent italien.

De l’autre côté de la mer Tyrrhénienne, Giampaolo Ventura a commencé son mandat en surfant sur les bases installées par Antonio Conte, de loin le meilleur sélectionneur du dernier EURO. Amateur affirmé du 3-5-2, et d’ailleurs source d’inspiration de Conte lors de ses années à Bari, le vétéran des bancs de touche a rapidement posé les bases d’un changement de génération, avant d’ajuster son système pour rendre l’Italie  » plus excitante « , selon ses propres termes. Si la colonne vertébrale défensive, formée par Gianluigi Buffon, ses soldats bianconeri et De Rossi est toujours présente, l’attaque est désormais emmenée par Ciro Immobile et surtout Andrea Bellotti, révélation du dernier Calcio qui dynamise une Squadra Azzurra installée dans un 4-4-2 où les flancs sont animés par l’irrégulier Antonio Candreva et l’électrique napolitain Lorenzo Insigne. Une formule qui permet à l’Italie d’enchaîner les victoires, avec une sortie de balle bien plus soignée qu’à l’EURO, où les longs ballons vers Graziano Pellè étaient à la base du jeu italien. Désormais, ce sont les pieds de Marco Verratti, voire ceux du jeune Lorenzo Pellegrini, passé cet été de Sassuolo à la Roma, qui gouvernent le jeu des Azzurri. Ce changement générationnel est d’ailleurs la mission principale confiée par la fédération italienne à Ventura, qui devrait emmener la sélection jusqu’à l’EURO 2020. À condition, évidemment, de ne pas louper le train vers Moscou.

Par Guillaume Gautier

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