© AFP

Des bidonvilles indonésiens au Mondial des enfants des rues en Russie

Somad s’aventure rarement au-delà de son quartier pauvre de la banlieue de Jakarta. Maintenant le garçon se réjouit de son voyage le mois prochain en Russie pour participer à la Coupe de monde de football des enfants des rues.

C’est un voyage inoubliable pour le jeune attaquant âgé de 14 ans et huit autres jeunes Indonésiens qui vont jouer contre d’autres enfants défavorisés issus de 24 pays, lors de cet événement organisé du 10 au 18 mai à Moscou, avant le Mondial-2018.

« Peu d’enfants ont autant de chance que moi », raconte Somad, qui vit dans un bidonville à Bekasi, ville à la périphérie de la capitale indonésienne. Son père fouille les poubelles pour revendre ce qui peut l’être et sa mère tient un stand de nourriture. « Je veux faire la fierté de mes parents et amis pour que nous puissions avoir une vie meilleure et n’ayons plus besoin de fouiller dans les poubelles », ajoute l’adolescent.

La plupart des habitants de son quartier vivent dans des cabanes. Une forte odeur de déchets se dégage partout dans ce district avec des rues boueuses parcourues par des animaux errants.

Loin des quartiers pauvres, plus de 200 enfants vont participer au tournoi de football à sept organisé en Russie – la troisième édition de la Coupe du monde des enfants. « Je veux partager cette expérience avec mes amis quand je serai de retour en Indonésie », raconte Bayu, un attaquant sélectionné parmi plus de 90 enfants indonésiens.

En 2014 au Brésil, l’équipe des enfants de Tanzanie avait remporté le tournoi tandis que le trophée des filles était revenu à l’équipe du Brésil, pays organisateur de l’événement.

L’entraîneur de l’équipe indonésienne, Wahyu Kurniawan, constate une plus grande vitalité chez les enfants de quartiers pauvres. « Les enfants des rues sont plus actifs et tendent à avoir davantage d’énergie et d’esprit. Ma tâche est de convertir ces qualités en de bonnes connaissances du football et en esprit sportif sur le terrain », explique-t-il à l’AFP.

Outre le côté sportif, la Coupe du monde des enfants des rues a aussi pour objectif de permettre à des jeunes marginalisés de s’exprimer.

« Nous utilisons le football comme un moyen de réunir des enfants des rues dans un espace sûr, où leurs voix peuvent être entendues », explique Jessica Hutting, de Kampus Diakoneia Modern (KDM), l’ONG qui a sélectionné l’équipe indonésienne.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire