© REUTERS

De Platini à Zidane, la Juve est une usine à champions français

Michel Platini, Didier Deschamps, Zinédine Zidane: quand ils ont porté le maillot bianconero, ils ont décroché un titre majeur avec les Bleus. Et aujourd’hui, « Zizou » peut entrer dans l’histoire en remportant sa deuxième Ligue des champions comme entraîneur face à la Juventus samedi.

« Ici, j’ai appris à gagner. Le fait de perdre un seul ballon m’est devenu insupportable », disait le Juventino (1996-2001) Zidane dans L’Express en mars 1998. Le 12 juillet de la même année, il inscrivait un doublé en finale de la Coupe du monde (pour battre le Brésil 3 à 0) et soulevait le trophée. Son visage illuminait plus tard l’Arc de Triomphe dans une nuit restée mémorable en France.

Et qui était son capitaine pendant la Coupe du monde ? Didier Deschamps, à la Juve de 1994 à 1999. « DD », dans le Piémont, a appris à être un chef. « On ne devient pas leader du jour au lendemain. Ça se développe. Mon passage à l’OM en tant que joueur m’a aidé, tout comme mes cinq ans en Italie, où c’est le pain quotidien ! », confiait-il au Parisien l’été dernier.

« ZZ » et « DD » ont connu pendant leurs années communes à la Juve Marcelo Lippi comme entraîneur, lui qui gagna un Mondial-2006 avec l’Italie, dans une finale traumatisante pour « Zizou ».

Préparateur physique venu de la Juve

Lippi disait de Zidane: « Ce joueur est un don du ciel. Sur un terrain, il a l’art de rendre simples les situations les plus tordues ».

« Quand je suis arrivé en Italie, j’étais très jeune (24 ans, NDLR). L’Italie m’a beaucoup fait grandir en tant que footballeur (…) J’ai beaucoup appris dans ce club », rapportait récemment Zidane.

A Turin, « Zizou » a appris à gagner, mais pas seulement. Il y a intégré que l’engagement doit être total, tout en ménageant intelligemment les organismes.

Aujourd’hui Zidane a confié la gestion physique de son groupe au Real à l’Italien Antonio Pintus, qu’il avait connu à la Juve. Et ce dernier a amené l’effectif à son pic de forme au meilleur moment. « Zidane a montré une gestion très intelligente avec ses adjoints », a résumé la mégastar Cristiano Ronaldo, qui aborde la fin de saison beaucoup plus frais que d’habitude.

« Zizou est quelqu’un d’intelligent, il a emprunté beaucoup d’idées à Carlo, qui l’avait eu comme joueur à la Juventus et comme adjoint à Madrid », raconte encore CR7, dans le livre d’Ancelotti (« Quiet Leadership », « Leadership tranquille »).

Le rôle du ‘Mister’

A la fin des années 90, « Carletto » était un jeune entraîneur, « Zizou » un tout frais champion du monde, et le premier a dirigé le second pendant deux ans à la Juve (1999-2001). Sous les ordres des Lippi et Ancelotti, Zidane, aux différentes étapes de sa vie de joueur et apprenti technicien, a pu intégrer complétement le rôle du « Mister ».

Ses homologues italiens avaient d’ailleurs été plutôt élogieux lors de sa prise de fonction. « Je pense qu’il réussira en tant qu’entraîneur. Et pour lui ça sera plus facile que pour moi ou d’autres qui n’avons pas ses qualités naturelles. Je suis convaincu que les entraîneurs apprennent beaucoup des grands joueurs. Et lui avait ce don, il n’a pas besoin de l’apprendre », avait ainsi jugé Luciano Spalletti, ex-coach de la Roma.

« Deschamps a eu un parcours, il fait ça depuis des années. Zizou lui a à peine commencé et il le fait au Real Madrid, ça n’est pas donné à tout le monde. Arriver en finale de Ligue des champions, lutter jusqu’au bout en Liga, ça prouve qu’il travaille bien », avait de son côté déclaré à l’AFP Antonio Conte, alors sélectionneur de l’Italie, peu avant la finale de C1 à Milan l’année dernière.

Pourtant, Zidane ne récolte pas que des louanges en Italie. La France et l’Espagne du foot lui vouent une admiration sans borne car en Bleu et en Merengue, il a été un joueur immense. A la Juve, il n’a sans doute été « que » grand. Un grand joueur parmi d’autres grands joueurs, à une époque où la Serie A en ingurgitait beaucoup.

Pour les tifosi du club turinois, une des vraies idoles c’est Michel Platini, à la Juve de 1982 à 1987 (avec un pic en Bleu à l’Euro-1984 remporté en France). Et Zizou pourrait faire mal au coeur des Juventini en battant la « Vieille Dame » en finale de la Ligue des champions à Cardiff.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire