Marc Degryse

Comment peut-on encore douter de Zidane ?

Pour Marc Degryse, le chroniqueur de Sport/Foot Magazine, c’est du 60-40 en faveur du Real Madrid en finale de la Champions League.

Un match pour entrer dans l’histoire… Le Real peut réussir une exceptionnelle passe de trois s’il bat Liverpool en finale de la Ligue des Champions. Il y a beaucoup de voyants qui sont au vert pour qu’il y parvienne. Déjà, ce club est presque obligé de gagner s’il veut sauver sa saison parce que ça n’a pas été simple dans le championnat d’Espagne. Et puis si on regarde le parcours des deux équipes vers la finale, le Real a clairement frappé plus fort que Liverpool.

Après la phase de groupes, les Anglais ont éliminé Porto, Manchester City et la Roma. C’est très beau. Mais que dire du trajet emprunté par les Espagnols ? Écarter le PSG, la Juventus puis le Bayern, c’est difficile de faire mieux. Ça n’a pas été facile contre le Bayern mais il y avait une explication toute simple : depuis le début de la campagne, ce sont les deux seuls matches dans lesquels Cristiano Ronaldo n’a pas marqué au moins un but. Dans tous les autres rendez-vous, il a soigné ses statistiques, pour arriver à 15 goals. Avec Ronaldo à son niveau, tu sais que tu es favori au coup d’envoi de n’importe quel match. Même quand il s’agit d’une finale de Ligue des Champions.

Avec Ronaldo à son niveau, tu sais que tu es favori au coup d’envoi de n’importe quel match. Même une finale de Ligue des Champions.

Dans tous les commentaires lus et entendus depuis le début de la saison, il y en a un qui me frappe. Comme si c’était une loi tacite dans le football de haut niveau, on trouve encore certaines personnes qui s’interrogent sur les compétences de Zinédine Zidane. Un jeune entraîneur gagne deux fois de suite la Ligue des Champions, il peut en remporter directement une troisième, mais on se demande encore s’il a tout le know-how tactique nécessaire. C’est un peu fou, quand même. Comme s’il n’avait pas encore fait suffisamment ses preuves ?

Du côté de Liverpool, on pense peut-être à la fameuse légende du chat noir. Ce chat, c’est Jürgen Klopp, un entraîneur réputé pour gagner peu de finales ! Les Reds ont un argument, un boost dans les têtes : la qualification tout à fait méritée contre Manchester City, la meilleure équipe du championnat d’Angleterre. Il y a aussi leur attaque mitraillette. En comptant les six matches de poule et les six autres rencontres à élimination, ils ont planté 40 buts. C’est aussi un gros argument. Pour nous, les Belges, il y a la déception d’avoir très peu vu Simon Mignolet dans le but cette saison mais il ne faut pas oublier une chose : lors des barrages – parce qu’il faut se souvenir que Liverpool a dû passer par là… -, il a stoppé un penalty super important contre Hoffenheim. Sans cet arrêt, on ne parle peut-être pas des Reds en Europe cette saison.

Il y aura Ronaldo qui éclipse beaucoup de monde d’un côté, et de l’autre, cette attaque de feu avec Roberto Firmino, Sadio Mané et Mohamed Salah. Liverpool a la particularité, dans cette Ligue des Champions, d’être assez terne dans certains matches pendant un bon moment puis d’exploser en un quart d’heure pour donner le coup de grâce à ses adversaires. C’est un jeu assez différent de celui du Real. Klopp ne cherche pas la possession pour la possession, il veut que son équipe ait le ballon à des moments cruciaux et profiter de ces instants pour frapper. Klopp est plus un homme de passion qu’un entraîneur de possession. On devrait avoir droit à une opposition de styles. L’affiche est a priori magnifique. Liverpool devrait avoir plus de chances sur un match que sur deux mais je donne quand même 60 % de chances au Real. Six chances sur dix d’entrer dans l’histoire. Le club et son entraîneur.

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