© BELGAIMAGE

Comment fonctionne Mourinho

The Guardian explique comment le Portugais convainc ses joueurs et pourquoi ça ne dure pas.

Eden Hazard a expliqué, la saison passée, que la principale différence entre José Mourinho et Antonio Conte résidait dans le fait que le Portugais n’exerçait pas les automatismes. Il n’oblige pas ses joueurs à répéter certains mouvements afin qu’ils les exécutent inconsciemment et très vite quand la situation le requiert. Il organise sa défense mais laisse ses éléments offensifs improviser. Certains y ont vu la preuve que Mourinho ne faisait plus partie de l’élite des entraîneurs. En même temps, ce détail fait partie de sa méthodologie.

Influencé par quelques neurologues et professeurs portugais, Mourinho avait déjà déclaré au FC Porto :  » C’est une erreur de dire qu’un joueur se trouve dans une excellente forme physique. Soit il est fit, soit il ne l’est pas. Et que signifie fit ? Qu’il est physiquement en état de faire partie d’un système qu’il connaît parfaitement. Quant à l’essence psychologique de cet état : un joueur fit a confiance et croit en ses coéquipiers, dont il se montre solidaire. Ces deux aspects font qu’un joueur est fit et donc qu’il joue bien.  »

Ce qui veut dire : pas de drill pour améliorer la condition ou la technique, pas de gymnastique quand un joueur revient de blessure et pas d’automatismes non plus.  » Quand il a émergé, peu d’entraîneurs s’y prenaient comme lui « , explique Silas, un footballeur portugais qui a joué sous ses ordres à Leiria.  » Maintenant, beaucoup de coaches font tous la même chose. Ils dispensent des séances complètement articulées autour des situations de jeu. Rien que des situations de jeu, très détaillées.  »

Mourinho n’apprend pas à ses joueurs des mouvements en les répétant sans cesse car ça leur donnerait une fausse impression de virtuosité. Il les convainc de l’efficacité de son modèle jusqu’à ce qu’ils adoptent instinctivement ses solutions. Le Special One a recours à sa fameuse  » autorité charismatique pour imposer ses idées. Il est également passé maître dans l’art de créer un ennemi extérieur – les instances du football, les arbitres, les analystes, etc. – et même de  » rats « , des gens du club qui, subitement, ne font plus partie du cercle intérieur.

Il pénètre littéralement dans la tête des joueurs et il peut ainsi convaincre Samuel Eto’o de jouer au back et de monter Xabi Alonso contre ses coéquipiers en équipe nationale. Le problème, c’est que son charisme et ses petits jeux psychologiques perdent de leur effet au fil du temps. C’est le fameux syndrome de la troisième saison. Les joueurs commencent à se rebeller contre son autorité. En ce sens, il est très étonnant que Mourinho soit sur le point de recevoir un nouveau contrat de cinq ans à Manchester United.

Par Peter Mangelschots

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire