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Comment De Bruyne s’est fait une place à Man City

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

Kevin De Bruyne a quitté un Wolfsburg acquis à sa cause pour se faire une place dans l’équipe de Yaya Touré. Comme si Terminator débarquait dans un film des frères Dardenne. Un rôle à contre-emploi qu’il joue tellement bien que ses chiffres devraient lui valoir un Oscar.

Il n’aura fallu attendre que deux petites heures. À peine plus de minutes que de millions, finalement. Pour son troisième match en Citizen et sa première titularisation, Kevin De Bruyne trouve déjà le chemin des filets face à West Ham et fait déjà ce pourquoi Manchester City a déposé 74 millions sur la table : être décisif.  » Nous avons acheté Kevin parce que nous savions qu’il était capable de marquer ou de faire marquer « , détaille un Manuel Pellegrini désireux de doper le rendement du trident de son 4-2-3-1.

Faire venir De Bruyne à City, c’était l’assurance d’une multiplication des occasions de but, avec un rendement rendu immédiat par le fait que le Belge se classe dans la catégorie des match-winners, ces joueurs capables de changer le cours d’une rencontre sans pour autant être mis dans des conditions optimales par des mécanismes de jeu spécifiques.

De Bruyne crée des buts à partir de rien. Et dans une équipe qui accumule les talents offensifs sans franchement veiller à leur complémentarité, c’est terriblement précieux.

Ses chiffres ne sont pas bien différents de ceux qu’il livrait en Allemagne l’an dernier : KDB fait 47,6 passes par match chez les Sky Blues, contre 44,7 à Wolfsburg. 76,6% de ces passes sont réussies (74,5% en Bundesliga), et le Belge crée 3,4 occasions par match, soit un rien plus que lors de sa saison folle chez les Loups (3,3).

Comme un attaquant, De Bruyne ne calcule pas. Avec ses 76,6% de passes réussies, il est le joueur de champ le moins  » propre  » de Manchester City, loin devant ses compères offensifs qui oscillent entre 85 (Sterling) et 89,4% (Agüero). Une passe manquée sur quatre, c’est un chiffre qu’il partage avec les Romelu Lukaku, Gonzalo Higuain ou Diego Costa.

Tout simplement parce que dans son esprit, chacune de ses prises de balle doit déboucher sur une occasion de but.  » Il est moins percutant qu’Eden, mais il cherche toujours la passe parfaite « , a dit un jour de lui Axel Witsel. Et souvent, il la trouve.

S’il était chirurgien, KDB serait capable d’opérer une boîte crânienne en faisant du cardio sur un tapis roulant. Depuis son arrivée à Manchester City, malgré un poste où les appels sont plus nombreux que les passes, le Diable a créé 91 occasions de but toutes compétitions confondues.

Avec dix buts et douze passes décisives en 26 rencontres depuis son arrivée de l’autre côté de la Manche, De Bruyne réalise une véritable prouesse : celle de briller par les chiffres dans une équipe pourtant loin d’exploiter son potentiel au maximum.

Là où Wolfsburg était l’équipe de Kevin De Bruyne, Manchester City reste celle de Yaya Touré. Et le jeu des Citizens est à l’image de celui de Yaya : stylisé mais nonchalant, irrégulier mais capable de basculer au moindre moment de génie.

Par Guillaume Gautier

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