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Blatter considère que « sa confiance a été abusée »

« Je ne suis pas le comptable de la FIFA », a déclaré mardi Joseph Blatter, le président démissionnaire et suspendu de la FIFA, rejetant toujours les soupçons de corruption qui pèsent sur lui, dans une interview à la chaine publique allemande ARD.

M. Blatter a ainsi réagi à une récente enquête de la BBC selon laquelle le FBI américain examine des documents qui prouveraient que le Valaisan avait connaissance des pratiques de corruption au sein de la FIFA dans le cadre du scandale ISL, une société de marketing sportif soupçonnée d’avoir versé 92 millions d’euros de pots-de-vin pour obtenir des droits de diffusion de plusieurs compétitions dans les années 1990.

Se définissant comme « une personne honnête », Blatter, aujourd’hui âgé de 79 ans, considère que « sa confiance a été abusée ». Selon lui, le comptable de l’organisation « aurait dû dire quelque chose », ou le secrétaire général ou encore le chargé des finances. « On ne peut pas me faire des reproches si je n’étais pas impliqué », dit l’homme qui a dirigé depuis 1998 la FIFA, une organisation dont de nombreux dirigeants sont désormais accusés de corruption.

Blatter, qui est suspendu pour 90 jours jusqu’au 5 janvier, estime que l’insistance avec laquelle on s’acharne sur lui ressemble à « la vieille inquisition catholique ». « Mon seul regret est de ne pas m’être retiré après le Mondial-2014. On me l’avait suggéré, particulièrement ma famille: arrête maintenant. Et j’aurais dû le faire », dit-il, précisant avoir cédé à la demande de « cinq ou six confédérations ».

Platini évoqué comme « employé de la FIFA »

Michel Platini est qualifié de futur « employé de la FIFA » dans la fameuse note interne de l’UEFA datant de 1998, que sa défense met en avant pour tenter de lui éviter une radiation à vie et qu’a pu consulter l’AFP mardi. Pour le camp Platini, cette note interne est la preuve « écrite d’un contrat oral » pour un travail salarié et bat en brèche une partie des accusations de la justice interne de la FIFA. Cette dernière menace Platini de radiation à vie du monde du foot en raison d’un paiement controversé de 1,8 million d’euros versé par Blatter en 2011 pour un travail de conseiller achevé en 2002.

« Platini était impliqué dans la campagne électorale en faveur de J.S.B (Joseph Sepp Blatter, élu président de la FIFA en 1998). Ce dernier a déjà annoncé que Platini serait le prochain directeur des questions sportives de la FIFA. Platini deviendrait alors un employé de la FIFA », peut-on lire dans ce rapport présenté par l’entourage de Platini, qui assure que ce document a été légalement authentifié.

A lire ce document daté du 12 novembre 1998, révélé par le Journal du Dimanche, certains dirigeants de l’UEFA, également haut placés à la FIFA, comme Lennart Jonhansson président de la Confédération européenne du foot, avaient connaissance d’un lien de travail annoncé entre Blatter, qui venait d’être élu à la tête de la FIFA en juin, et Platini. Le salaire annuel possible de « 1 million de francs suisses » y est également mentionné.

Platini sera entendu sur le fond du dossier par la justice interne de la FIFA entre les 16 et 18 décembre, avec un verdict attendu dans les jours suivants, avant Noël. En outre, il va être entendu mardi après-midi par le Tribunal arbitral du sport (TAS) qui doit décider d’ici vendredi de lever ou non la suspension provisoire de 90 jours dont il est l’objet.

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