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Benzema, victime de racisme ?

Au coeur de la polémique de la sextape de Mathieu Valbuena, Karim Benzema serait en partie victime d’un « racisme larvé qui ne dit pas son nom » selon un éducateur de l’OL. « Quand tout va bien, il y a un consensus de façade ; quand tout commence à partir de travers, ce sont toujours eux qui ramassent ».

Jusqu’il y a peu, Benzema paraissait être le seul de la génération 87 à s’en sortir honorablement. La génération 87 ? C’est celle de 2004, championne d’Europe des U17 contre l’Espagne des Gérard Piqué et Cesc Fabregas. Parmi elle, un carré d’as appelé, paraît-il, aux plus hautes destinées : Jérémy Menez (aujourd’hui blessé au Milan, après une carrière erratique à Sochaux, Monaco, la Roma et Paris), Samir Nasri (persona non grata chez les Bleus après des passages mitigés à l’OM, Arsenal et City), Hatem Ben Arfa (OL, OM, Newcastle, Hull et Nice) et Karim Benzema, donc.

« On les a vus trop beaux, trop vite. Ils ont tous tardé à entrer dans la carrière, sauf peut-être Karim. Samir était le plus mature mais ça ne l’a pas empêché de s’autodétruire à sa façon. Hatem est un gâchis monumental, il est parti trop tôt de Lyon. Aujourd’hui, ces gamins sont lancés dans un grand bain qui ressemble à une machine à laver infernale. Tous n’ont pas l’entourage nécessaire ou les capacités intellectuelles pour y survivre », lâche sous couvert d’anonymat un membre de la DTN française.

En 2010, la bande des quatre avait noté le Mondial sud-africain sur son agenda mais aucun n’y figurera. Chacun doit composer avec le cerveau embrumé de Raymond Domenech. Ils seront pourtant assimilés à la bande de grévistes de la première Coupe du Monde africaine. La faute à leurs origines géographiques (les banlieues marseillaise, lyonnaise et parisienne) ou leurs ascendances maghrébines (Nasri, Ben Arfa, Benzema) en ces temps nauséabonds où chez les Bleus « des caïds immatures commandent des gamins apeurés », selon Roselyne Bachelot, la ministre des Sports de l’époque.

« Il y a dans le sport en France une sorte de racisme larvé qui ne dit pas son nom », assure un éducateur de l’Olympique lyonnais qui a travaillé avec Ben Arfa et Benzema. « Sur les origines et sur les quartiers où ces gosses ont grandi. Insupportable. Quand tout va bien, il y a un consensus de façade ; quand tout commence à partir de travers, ce sont toujours eux qui ramassent. »

Par Rico Rizzitelli

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