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Action des syndicats contre les conditions de travail au Qatar

Les syndicats entendent sensibiliser l’Union belge aux conditions de travail dans les chantiers de construction des stades du Mondial 2022 qui aura lieu au Qatar.

Une vingtaine de membres de la CSC bâtiment-industrie & énergie, de la Centrale Générale de la FGTB, des représentants du syndicat népalais GEFONT et de l’internationale des travailleurs du bâtiment et du bois ont mené une action de sensibilisation jeudi au siège de l’Union belge de football à Bruxelles.

« Nous essayons ainsi d’influencer la Fédération internationale de football (FIFA) pour lui rappeler qu’elle doit aussi prendre en compte la situation socio-économique du pays », déclare Rik Desmet, secrétaire fédéral de la Centrale générale de la FGTB.

« Au Qatar, les stades et les infrastructures sont construits par des immigrés, qui doivent souvent vivre et travailler dans des conditions inhumaines. Le Qatar est pointé du doigt en matière de droits de l’homme, il y est notamment interdit de se syndiquer. De plus, il existe au Qatar un système appelé Kafala, sorte de mise sous tutelle, dans lequel l’employeur fonctionne comme un sponsor qui engage le travailleur. Ainsi, ces travailleurs sont entièrement tributaires de la bonne volonté de l’employeur. Ce système peut être facilement comparé à l’esclavage et au travail forcé. Les ouvriers n’ont aucun droit et son obligés de laisser leur passeport à leur employeur. Le Qatar s’assimile finalement à un état féodal, où l’exploitation est encore fort présente ».

Pour Tom Deleu (CSC), la FIFA doit prendre des mesures pour faire cesser ce système. « Tous les deux jours, un travailleur du bâtiment népalais meurt au Qatar. La FIFA est capable de faire respecter ses exigences dans presque tous les domaines, mais ce n’est apparemment pas possible en matière de conditions de travail. Nous devons donc mettre la pression, c’est pourquoi cette action est aussi menée dans d’autres pays européens. Les élections à la présidence de la FIFA sont prévues bientôt, c’est le moment idéal pour faire entendre notre voix ».

Plusieurs entreprises belges de construction sont actuellement actives au Qatar. « Elles peuvent servir d’exemple, mais elles n’ont aucun contrôle sur leurs sous-traitants », reconnaissent les représentants des syndicats.

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