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Des médailles olympiques pour les jeux vidéo ?

Les e-Sports sont repris au programme officiel des Jeux asiatiques 2022. Reste à voir s’ils seront un jour intégrés aux Jeux olympiques.

De quoi s’agit-il ? De la pratique professionnelle de jeux comme Starcraft, Call of Duty ou Dota 2. Initialement, les e-Sports étaient surtout populaires en Asie, à commencer par la Corée du Sud, mais ils connaissent un vrai boom dans le reste du monde. En 2016, ils représentaient déjà un budget de 493 millions de dollars et ils franchiront le cap du milliard en 2019.

Le nombre de fans, jeunes et donc commercialement intéressants, qui regarde ces compétitions sur YouTube ou en livestream croît de manière exponentielle. Le jeu League of Legends, très populaire, a enregistré 396 millions de views lors du Mondial 2016…

La valeur commerciale des e-Sports n’a pas échappé aux clubs de football. Il y a déjà une version digitale de l’Eredivisie aux Pays-Bas : les joueurs des clubs de D1 s’affrontent virtuellement. En février, la NBA a annoncé le lancement de sa propre e-Sportsleague.

Le partenariat conclu entre l’Olympic Council of Asia (OCA) et Alisports, fondé en 2015 par Alibaba, le géant chinois de l’e-commerce, coule donc de source. Ils veulent poursuivre le développement des e-Sports en prévision des Jeux asiatiques 2022, qui se déroulent à Hangzhou, en Chine.

Les e-Sports ont déjà effectué leurs débuts cette année aux Asian Indoor and Martial Arts Games, au Turkménistan, avec des jeux liés au sport, comme FIFA 17. En 2018, les e-Sports figurent au programme des Jeux asiatiques de Jakarta, en tant que sport de démonstration.

En début d’année, Alibaba a déjà conclu un partenariat de longue durée avec le CIO. La firme va concevoir une plate-forme commerciale pour la vente dans le monde entier de produits olympiques et contribuer au développement d’une version chinoise de la chaîne TV digitale olympique.

Est-ce le signe avant-coureur de l’intégration des e-Sports aux Jeux, en démonstration ? Pas dans l’immédiat car la discussion fait toujours rage : est-ce vraiment un sport ? Une partie de Call of Duty requiert de la concentration, une bonne coordination entre les yeux et les mains et de la vista mais peut-on parler d’un réel effort physique ?

C’est pareil pour les fléchettes, les échecs ou le snooker, qui ne sont pas des disciplines olympiques. Contrairement au curling, ceci dit…

Thomas Bach, le président du CIO, est réservé.  » Les e-Sports sont de plus en plus populaires chez les jeunes et nous suivons leur évolution de près mais nous ne sommes pas convaincus à 100 % que ce soit un sport. En plus, il n’y a aucune organisation ou structure qui puisse nous garantir le respect des règles et valeurs olympiques.  »

Avant tout, le CIO doit de toute façon reconnaître la fédération internationale d’e-Sports puis les e-Sports en tant que sport olympique officiel, comme il l’a fait fin 2016 avec le… chearleading. Entre cette reconnaissance et la reprise d’une discipline dans le programme olympique, il y a encore une fameuse marge.

Évidemment, si le CIO est conscient de la mine d’or que représentent ces jeux – et elle ne va faire que prospérer auprès d’un public jeune -, les dirigeants olympiques et leurs sponsors changeront peut-être d’avis, à terme. Pour la plus grande consternation des amateurs de vrais sports.

Par Jonas Creteur

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