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Une montée très houleuse de l’Alpe d’Huez pour Chris Froome

Chris Froome a vécu une montée de l’Alpe d’Huez houleuse jeudi, entre un spectateur qui a tenté de le bousculer en le touchant à l’épaule droite, des bras d’honneur répétés à son encontre, ou encore un flot continu d’insultes et de sifflets.

La sécurité des coureurs était la principale préoccupation des organisateurs et les craintes s’étaient renforcées après le classement sans suite par les instances internationales de la procédure antidopage contre Froome, à cinq jours du départ du Tour.

Son équipe Sky avait fait part de ses craintes face à la réaction du public. Les étapes de montagne et arrivées au sommet notamment étaient redoutées.

Après une présentation des équipes en Vendée à La-Roche-sur-Yon sous les sifflets, la tension s’était un peu calmée autour du quadruple vainqueur du Tour de France, avec deux premières journées dans les Alpes sans incident majeur.

Mais elle a fortement rejailli dans la montée habituellement très « chaude » de l’Alpe d’Huez, lors de la 12e étape du Tour de France.

« La folie de l’Alpe d’Huez », a commenté Froome sur son compte Twitter après l’arrivée, avec une photo de son passage au niveau du virage des Hollandais, sous les fumigènes orange.

Le moment le plus tendu pour Froome s’est déroulé dans la première moitié de l’ascension, lorsqu’un spectateur s’est avancé vers le groupe des leaders, qui s’était réduit à une dizaine de coureurs.

L’Anglais a alors été légèrement déséquilibré, touché par le spectateur au niveau de l’épaule droite. Le gendarme posté quelques mètres plus haut n’a rien pu faire pour éviter l’incident.

Le Britannique de 33 ans n’a pas souhaité s’exprimer sur la ligne d’arrivée devant les journalistes, visiblement très agacé par le comportement de ces spectateurs dans la montée.

« Ca n’est pas arrivé uniquement à lui, malheureusement. Devant moi, j’ai vu Jakob Fuglsang qui a quasiment traversé la route et qui a failli atterrir sur une moto. Ca devient dangereux », a réagi le directeur sportif de Sky, Nicolas Portal.

« Il y a des gens qui font des gestes agressifs délibérément, ce sont des choses qui sont impardonnables », a-t-il regretté.

– Montée très électrique –

Tout au long des 13,8 kilomètres d’ascension et des 21 lacets, le quadruple vainqueur du Tour a été la cible d’une attitude hostile des fans.

« Si les gens n’aiment pas la Sky, ça ne me pose pas de problème, ça va. Mais il faut juste que les gens nous laissent courir, et ne touchent pas les coureurs. Chacun a le droit d’exprimer son opinion mais il fait laisser la course se dérouler normalement », a estimé Geraint Thomas, coéquipier de Froome chez Sky, vainqueur de l’étape et copieusement sifflé sur le podium lors de la cérémonie protocolaire pour recevoir son maillot jaune.

« On n’est pas forcément très content mais on ne peut pas aller à l’encontre de gens qui ne nous apprécient pas. On fait du sport, c’est tout », a ajouté Portal à propos de la bronca du public contre Thomas.

Pour tenter de parer à tout incident, le bas de la montée sur 500 mètres et les 4 derniers kilomètres avaient été protégés par des barrières, repoussant la foule hors du passage des coureurs.

L’organisation avait également pris les devants, avec pour la première fois, l’apport d’agents de sécurité privés au niveau du virage des Hollandais.

La tension était visible jusque dans la voiture du patron du Tour de France, Christian Prudhomme, obligé de s’élever à plusieurs reprises au dessus du toit ouvrant pour demander à la foule de s’écarter.

Symbole de l’électricité ambiante, la chute de l’Italien Vincenzo Nibali s’est produite avant la marque des quatre derniers kilomètres, au niveau des premières barrières.

Apparemment bloqué par les motos et le public, le vainqueur du Tour 2014 est tombé sur le dos alors que l’espace se rétrécissait devant lui, après le passage de Froome.

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