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Un Tour de France très chaud commence à Utrecht

Un Tour de France très chaud s’élance samedi à 14h00 d’Utrecht, aux Pays-Bas, sous une température caniculaire de près de 34°C, avec un carré d’as en lice pour la victoire finale au terme des 3.360 km qui mèneront le peloton jusqu’aux Champs-Elysées le 26 juillet.

« Ce sera un combat ouvert et passionnant », a indiqué le patron de l’épreuve, Christian Prudhomme. « Cela fait longtemps que nous n’avions pas compté quatre grands favoris au départ. » Au début du grand feuilleton de juillet, ils sont en effet quatre à se partager les pronostics pour le maillot jaune final: les deux derniers vainqueurs -l’Italien Vincenzo Nibali en 2014 et le Britannique Chris Froome en 2013-, le Colombien Nairo Quintana, deuxième voici deux ans, et l’Espagnol Alberto Contador, le coureur plus titré de sa génération dans les grands tours, qui tente de réussir le doublé Giro-Tour de France.

La première explication est attendue dans le contre-la-montre d’ouverture, 13.800 mètres dans les larges rues d’Utrecht, une ville de 350.000 habitants qui prévoit de doubler sa population pour l’occasion. Même le Roi des Pays-Bas est attendu pour l’événement, dans sa ville de naissance. Symboliquement, le premier coureur à s’élancer sera l’Érythréen Daniel Teklehaimanot, qui porte les couleurs de la formation sud-africaine MTN-Qhubeka.

« La bicyclette est universelle, le vélo de compétition ne l’est pas encore. Là, c’est clairement ouvrir le Tour à un nouveau continent », estime le directeur du Tour à propos de cette équipe, la première africaine engagée dans le Tour.

Pour le premier maillot jaune, qui sera endossé peu après 17h30, la hiérarchie est tout aussi confuse que pour la victoire finale. Trois favoris se dégagent: le Néerlandais Tom Dumoulin, l’Allemand Tony Martin et le Suisse Fabian Cancellara, qui a gagné à cinq reprises le « chrono » d’ouverture.

Utrecht, où le deux-roues est roi, accueille le seul contre-la-montre individuel de cette 102e édition. La part des chronos a été réduite drastiquement par Christian Prudhomme, pour atteindre le plus bas niveau de tous les Tours de France depuis la reprise de l’après-guerre. « Un contre-la-montre est un peu lassant. C’est chaque fois le même parcours: start-finish, start-finish », a ajouté M. Prudhomme précisant toutefois que le même raisonnement ne sera pas forcément appliqué l’année prochaine.

Même si le responsable insiste sur l’importance de la première semaine de l’épreuve, c’est dans la montagne, trois journées dans les Pyrénées et quatre dans les Alpes, avec l’arrivée de l’avant-dernière étape à l’Alpe d’Huez, que le Tour se jouera, comme le veut sa tradition. Pour les grimpeurs, il faudra toutefois rejoindre Pau, le 14 juillet, en bonne position. Les favoris et les autres prétendants au podium, tel le jeune Français Thibaut Pinot (25 ans), l’ont tous répété: la première semaine est celle de tous les dangers, du stress maximal, à cause de l’enjeu.

Tous redoutent la perte de temps due à des cassures dans le final des étapes. Ils craignent plus encore la chute qui transforme la course en calvaire, ou provoque l’abandon (comme pour Froome et Contador en 2014). La variable météo ajoute au stress, surtout si le vent de côté, favorable aux bordures, souffle fort dans les étapes de la première semaine. En attendant les effets d’un autre facteur, la forte chaleur, pour peu que la canicule persiste.

Jurgen Van den Broeck devant sa télévision

Jurgen Van den Broeck ne prendra pas part à la 102e édition du Tour de France qui débute ce samedi à Utrecht. VdB, qui a fini à deux reprises dans le top 5 de la Grande Boucle, vit mal le fait de ne pas avoir été retenu par son équipe, Lotto-Soudal, pour cette épreuve. « Ça fait tellement mal d’être à la maison et de devoir regarder le début du Tour. J’apprécie vraiment de disputer le Tour de France. C’est un moment difficile », a-t-il fait savoir via twitter.

Vendredi dernier, Van den Broeck a remporté le championnat de Belgique du contre-la-montre. « Cela aurait vraiment été un beau jour aujourd’hui de fièrement afficher au monde mes couleurs nationales durant ce contre-la-montre. Mais je dois maintenant me cantonner à un rôle de spectateur. »

Lars Boom prendra bien le départ

Le Néerlandais Lars Boom, dont la participation au Tour de France avait été remise en cause vendredi en raison d’un taux de cortisol trop bas, sera bien au départ du contre-la-montre d’ouverture samedi, a assuré le manager de l’équipe Astana, Alexandre Vinokourov.

Le président de l’Union cycliste internationale (UCI) avait indiqué un peu plus tôt dans la matinée que « Boom n’avait enfreint aucune règle de l’UCI et qu’il peut donc participer au Tour de France ».

Lars Boom est un pion majeur dans la formation Astana, attaché à la protection de Nibali principalement durant les premières étapes, notamment dimanche en Zélande où le vainqueur sortant du Tour redoute les bordures et mardi au cours d’une étape jalonnée de secteurs pavés dans sa partie finale.

Une cortisolémie effondrée, synonyme d’insuffisance surrénale, est généralement due à l’utilisation d’un traitement médical de type corticoïde, pour lequel le MPCC a établi des règles plus sévères que celles du Code mondial.

Le MPCC, un mouvement basé sur l’adhésion volontaire, a souligné toutefois la différence entre un taux de cortisol trop bas, qui relève d’un problème de santé pour le coureur, et un cas de dopage.

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