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Tour de France: quand vélo ne rime plus avec écolo

Anthony Planus
Anthony Planus Journaliste

La 101e édition du Tour de France s’est achevée dimanche sur les Champs-Élysées après trois semaines de courses haletantes. Voitures suiveuses, hélicoptères, spectateurs, caravane… quel impact pour l’environnement ?

Au fil des années, l’organisation du Tour de France s’est muée en une gigantesque machinerie. Pendant trois semaines, ce sont quelque 4.500 personnes qui se déplacent de jour en jour, d’étape en étape, sur les plus de 3.500 km qui composent l’épreuve. Un cirque itinérant hors-norme qui nécessite des milliers de véhicules pour se produire. La caravane publicitaire à elle seule en compte près de 200 qui s’étalent avant chaque étape sur plus de 45 minutes. À cela il faut ajouter les centaines de voitures suiveuses, les motos de la télévision, les hélicoptères, les camions et bien sûr les millions de spectateurs qui se massent le long du parcours pour acclamer les champions de la petite reine.

Il faut encore ajouter les déchets générés par tous ce petit monde, de l’emballage de barre énergétique des coureurs aux millions de petits objets publicitaires (généralement emballés) distribués par la caravane, en passant par les déchets de monsieur et madame Tout-le-Monde sur le bord des routes.

Légers progrès

Face à ce gigantisme, Amaury Sport Organisation (ASO), l’organisateur de la Grande Boucle, a commencé à réagir, timidement. En 5 ans, 45 véhicules ont été supprimés et le nombre de motos presse est passé de 21 à 16, selon le site youphil.com. Les conducteurs sont également invités à adopter une conduite écologique et la vitesse maximale autorisée a été fixée en dessous de ce que prévoit le Code de la route.

En ce qui concerne les déchets, les coureurs sont invités à se débarrasser de leurs emballages et de leurs gourdes vides dans certaines zones prévues à cet effet. Quant au public, « nous intervenons le matin auprès des groupes de spectateurs et des camping-cars afin de leur distribuer des sacs-poubelle », explique Gérard Poujade, directeur de l’Agence régionale pour le développement durable (Arpe Midi-Pyrénées), à youphil.com. Ainsi lors de l’édition 2013, 100.000 sacs-poubelle avaient été mis à disposition du public.

« Plutôt que distribuer des sacs, ce qui n’est pas très écolo, il faudrait diminuer le nombre d’objets distribués par la caravane, et les remplacer par des objets durables, avoir des voitures hybrides et compenser les effets carbone », estime pour sa part Benoît Hartmann, porte-parole de France Nature Environnement (FNE).

Empreinte carbone inconnue Compenser les effets carbone ? Mais quels sont-ils exactement ? Impossible à dire puisque ASO n’a toujours pas été en mesure de publier un bilan carbone pour le Tour, au contraire d’un autre évènement sportif majeur qu’elle organise, le Dakar. La difficulté principale sur la Grande Boucle réside dans le fait que des millions de spectateurs se rendent le long des routes et qu’il est impossible d’établir les rejets de CO2 que cela entraîne.

Toujours est-il que, selon le site consoglobe.com, aucune compensation de l’empreinte carbone laissée par le Tour ni aucune politique d’encadrement claire n’est mise en place par ASO en matière d’émission de CO2.

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