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Quid des indemnités de formation en cyclisme?

La demande est de plus en plus forte mais on attend toujours la réponse.

Le mercato cycliste estival est agité. Kristoffer Halverson (21 ans), Pavel Sivakov (20) et Egan Bernal (20), trois grands espoirs du vélo (ils ont notamment brillé la semaine dernière au Tour de l’Avenir), passent chez Team Sky. Celle-ci mise de plus en plus sur des jeunes qu’elle ne forme pas mais qu’elle séduit en leur offrant un salaire attractif et des gains marginaux. Les autres équipes sont frustrées. C’est notamment le cas de BMC, qui a vu partir le Franco-Russe Sivakov. C’est l’une des raisons pour lesquelles l’équipe de Greg Van Avermaet a mis fin à son Development Team, qui avait pourtant formé des coureurs comme Sylvan Dillier, Stefan Küng ou les Belges Dylan Teuns, Nathan Van Hooydonck et Loïc Vliegen.

L’an dernier, déjà, Quick-Step avait démantelé son équipe satellite, Klein Constantia, parce qu’on n’était pas sûr, à l’époque, que l’équipe professionnelle poursuivrait ses activités après 2017. De plus, Patrick Lefevere avait vu plusieurs coureurs qu’il avait formés aller chercher fortune ailleurs. C’était déjà la raison pour laquelle, plusieurs années plus tôt, il avait cessé de soutenir financièrement l’équipe espoir Beveren 2000, qui était la référence en matière de formation au début du siècle.

En cyclisme, il n’y a pas d’indemnités de formation et c’est quelque chose que regrette Jim Ochowicz, le manager de BMC. « L’UCI ne nous protège pas », dit-il. Lefevere se montre plus dur encore : « Il y a longtemps qu’on devrait avoir introduit les indemnités de formation mais s’il faut attendre l’UCI, on sera morts avant. »

Des équipes du WorldTour, seules Lotto-Soudal, Sunweb, Dimension Data et Astana ont encore une équipe U23. Dans le cas de Lotto, il s’agit d’une volonté de la Loterie Nationale d’offrir une chance aux jeunes. Et ça marche puisque Kurt Van de Wouwer a notamment lancé Tim Wellens, Louis Vervaeke et Tiesj Benoot chez les pros. Sans oublier Laurens De Plus mais lui est parti chez… Quick-Step.

Harm Vanhoucke et Bjorg Lambrecht, vainqueurs respectivement du Tour de Lombardie et de Liège-Bastogne-Liège pour Espoirs, devraient devenir professionnels dans peu de temps également mais Marc Sergeant affirme qu’ils sont très courtisés, notamment par un agent espagnol. Heureusement, Lotto-Soudal a eu la bonne idée de proposer un contrat de longue durée à ses deux espoirs. « Ils voulaient de toute façon rester chez nous pour nous remercier de les avoir formés et parce qu’ils voyaient des possibilités d’évolution au sein de l’équipe », dit Sergeant. « Les agents jouent un rôle important, ils ne doivent pas vouloir gagner trop vite beaucoup d’argent. »

Sergeant est néanmoins également favorable à des indemnités de formation. « Il faudrait un système équivalent à celui du football, basé sur le nombre d’années de formation. Les équipes de jeunes pourraient ainsi rentrer dans leurs frais, qui ne sont pas minces, et se professionnaliser davantage encore. Malheureusement, aujourd’hui, il n’est guère question de cela. Les équipes du WorldTour devraient s’associer pour en parler à l’UCI. Tom Van Damme, le président de la fédération belge qui siège au sein de la commission du cyclisme sur route de l’UCI, pourrait peut-être nous donner un coup de main aussi. »

Jonas Creteur

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