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Quand Chris Froome a chialé de plaisir

Il a enlacé un soigneur de l’équipe Sky, toussoté, enlevé ses lunettes, séché ses yeux, hoché la tête en répondant à un journaliste, félicité son coéquipier / grand pote Wout Poels, séché à nouveau ses yeux, toussoté encore une fois, félicité ses autres équipiers via son mini micro, puis remis un léger coup de pédale, tout souriant, pour se rendre vers le podium.

Pour le grand public, Chris Froome manque de charisme. Mais là, au sommet de l’Angliru, surnommé le monstre des Asturies, sa froideur s’est complètement dissipée. Après trois deuxièmes places (chutes, maladies, attente de son coéquipier Bradley Wiggins), il la tenait enfin, sa victoire finale dans la Vuelta.

Un sacré coup de maître après son succès au Tour de France. Coup de maître parce qu’il est devenu le tout premier coureur de l’histoire à remporter consécutivement ces deux épreuves dans cet ordre. C’est pour tout cela qu’il a enfin montré son vrai visage, celui d’un coureur émotionnel, ambitieux.

Vu sa victoire au Tour de France, Froome aurait parfaitement pu faire l’impasse sur le Tour d’Espagne. Mais son orgueil l’a motivé, il voulait – pour reprendre ses mots – marquer la grande histoire du cyclisme. Quand on lui a demandé s’il envisageait de participer au Tour d’Italie en 2018, question de gagner les trois grands tours consécutivement, il a un peu rigolé. Et répondu : « Ce serait un risque, parce qu’une cinquième victoire au Tour de France reste ma priorité, mais pourquoi pas ? »

On sait entre-temps qu’il va bel et bien relever ce défi. Gagner son premier Giro puis son cinquième Tour, ça lui ferait quatre victoires à la suite dans les tours majeurs. On est déjà curieux de voir sa tête et de découvrir ses émotions s’il signe ce grand chelem qu’on a longtemps cru inatteignable.

Jonas Creteur

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