© Andreas Weber

Première étape du Tour de France: Düsseldorf – Düsseldorf

Seuls les fanatiques de cyclisme le connaissent peut-être : Ruben Zepuntke, un professionnel allemand de 24 ans employé depuis trois ans par Cannondale, une formation du WorldTour. Faute de résultats, il a dû se rabattre sur l’équipe continentale de Sunweb en décembre dernier. Un sale coup pour le coureur de Düsseldorf car il rêvait de ce début de Tour dans sa ville natale.

C’est aussi une grande déception pour la bourgmestre de la septième plus grande ville allemande, Klaudia Zepuntke, la mère de.

Ce n’est pourtant pas elle mais l’OberbürgermeisterThomas Geisel qui a porté la candidature de Düsseldorf, qui était un second choix, après Londres qui a renoncé pour raisons budgétaires. L’ASO a donc confié le Grand Départ à la cité rhénane. C’est le quatrième départ du Tour en Allemagne, après Cologne (1965), Francfort (1980) et Berlin (1987), et le 22e en dehors de l’Hexagone, le sixième en une décennie.

Une ville agréable

Si le renoncement de Londres constituait un revers de taille, Düsseldorf est un meilleur choix si on s’en réfère au classement annuel des villes en termes de qualité de vie établi par la firme de consultance HR Mercer. En 2017, Londres occupe la 40e place alors que la Ville de Rhénanie-Westphalie est sixième, derrière Vienne, Zurich, Auckland, Munich et Vancouver. Düsseldorf est surtout réputée pour ses possibilités de sorties, ses grands musées, son architecture internationale, ses pistes cyclables et sa culture sportive. En juin, avant le Tour, elle accueille le Mondial de tennis de table et l’EURO de triathlon.

La ville est sans doute encore plus connue grâce au mythique groupe électronique Kraftwerk, fondé en 1970. Il anime un mini festival le soir de la première étape du Tour, à l’Ehrenhof de Düsseldorf. Kraftwerk s’est déjà produit au début du Tour 2015, à Utrecht. Ce n’est pas un hasard car ses membres, Ralf Hütter, Henning Schmitz, Fritz Hilpert et Falk Grieffenhagen, sont des amateurs de la petite reine. En 1983 déjà, à l’occasion du 80e anniversaire du Tour de France, Kraftwerk avait sorti le single  » Tour de France « . Vingt ans plus tard, pour l’édition du jubilé, il y a consacré tout un album, Tour de France Soundtracks.

Une motivation supplémentaire

Peut-être Tony Martin, revêtu ou non du maillot jaune, se donnera-t-il la peine de passer à l’Ehrenhof. L’Allemand apprécie beaucoup Kraftwerk. Il a d’ailleurs un point commun belge avec le groupe : Martin raffole en effet des tenues de contre-la-montre de Bioracer. Or, la firme de Tessenderlo fabrique les tenues de spectacle de Kraftwerk depuis le début des années 90.

Le Panzer ne manque donc pas de motivation à l’entame de ce contre-la-montre de 14 kilomètres devant ses compatriotes. C’est une étape et pas un prologue car sa distance excède les huit kilomètres. Le départ est donné Stockumer Kirchstraße et l’arrivée a lieu Rotterdamer Straße, à hauteur du centre des congrès de Düsseldorf. Le parcours longe le Rhin, sur des routes très droites, ponctuées d’une petite dizaine de virages seulement. L’idéal pour les rouleurs comme Martin, bien que celui-ci préfère les distances plus longues. Au-dessus des 20 kilomètres, l’Allemand a remporté 31 de ses 57 épreuves contre le chrono (54%), alors que son pourcentage baisse à 34,6 % (9 sur 26) sur les distances entre 10 et 20 kilomètres.

Ce n’est pas un hasard si en 2015, à Utrecht, il a été battu par Rohan Dennis, avec cinq secondes d’écart, sur la même distance. L’Australien est ensuite devenu le spécialiste par excellence des contre-la-montre de moyenne distance, gagnant à l’USA Pro Challenge (2015), au Tour de Californie, à l’EnecoTour (2016) et à Tirreno-Adriatico (2017). Suite à son abandon prématuré au Giro, à cause d’une chute, il devient le principal rival de Martin.

Autres candidats au podium : Jos van Emden et Jonathan Castroviejo, respectivement cinquième et sixième à Utrecht, les numéros trois et quatre de l’époque, FabianCancellara et TomDumoulin, n’étant pas sur la grille de départ, et deux nouveaux venus : Matthias Brändle, lauréat convaincant du contre-la-montre de 13 kilomètres du Tour de Belgique, et Primoz Roglic, un équipier LottoNL-Jumbo de Van Emden, qui a éclos cette année en remportant les durs contre-la-montre des tours du Pays basque et de Romandie. On attend également Peter Sagan car s’il signe un bon chrono, il peut conquérir le jaune dans les prochaines étapes au sprint, grâce aux bonifications.

Tony Martin, le Panzer allemand, ne manquera pas de motivation à l’entame de ce contre-la-montre de 14 kilomètres devant ses compatriotes.

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