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Philippe Gilbert et Loïc Vliegen donnent leur version des faits

Les coureurs cyclistes de la formation BMC, Philippe Gilbert et Loïc Vliegen ont été entendus par la police de Spa, mardi matin, par rapport aux incidents qui ont émaillé leur sortie d’entraînement, le vendredi 8 avril dernier. Une bagarre avait éclaté entre les occupants d’un véhicule et les coureurs dans le centre de Theux (province de Liège). Jusqu’ici, les athlètes n’avaient pas encore personnellement réagi.

« Nous avons respecté la procédure », explique le champion belge. « Dès lors que nous n’avions pas encore pu parler à la police, il était impossible pour nous de réagir malgré les divers témoignages qui ont été rapportés par la presse. Notre version de l’incident est celle-ci. Nous étions trois à rouler sur la route nationale entre Spa et Theux, le troisième étant un cyclotouriste qui nous avait rejoints comme cela arrive souvent. Cet homme était dans nos roues, nous n’étions donc pas à trois de front mais deux. Une voiture nous a frôlés de très près lors d’un dépassement dangereux et nous avons manifesté notre mécontentement de manière orale et gestuelle », explique Gilbert, avant de laisser la parole à son équipier Loïc Vliegen, qui fut le principal concerné par la suite.

« Le véhicule a ralenti pour nous attendre. La fenêtre de l’auto était ouverte côté gauche. Je me suis adressé au conducteur pour lui signifier mon mécontentement. L’homme a donné un coup de volant, il m’a touché et je me suis accroché à la voiture pour ne pas tomber. Le conducteur a ensuite saisi mon bras droit par la manche de mon maillot. La voiture a accéléré en m’emmenant sur la bande de gauche où nous avons évité un frontal de justesse. La voiture qui venait en face s’est fort heureusement arrêtée. J’ai eu la peur de ma vie car je ne pouvais pas bouger, j’ai réussi à reprendre mon bras ce qui n’était pas facile à vélo », enchaîne Vliegen.

« Le véhicule est ensuite parti dans une situation de délit de fuite », poursuit Gilbert. « Nous l’avons retrouvé par hasard dans le centre de Theux où il y avait du trafic. Nous avons demandé des explications au chauffeur qui nous a traités de tous les noms et qui minimisait surtout l’incident. Une bagarre s’en suivit avec de lourdes conséquences pour moi puisque j’ai un doigt cassé à trois endroits. Nous avons plusieurs témoins qui ont assisté à la scène en amont, dont le conducteur d’une voiture qui a tout vu. »

Par rapport à l’utilisation du spray anti-agression, Gilbert poursuit: « Voici 8 ans que j’ai quitté la Belgique. Ce produit est en vente libre en France. J’en dispose parce que je me suis déjà fait agresser plusieurs fois à l’entraînement. Un cycliste est absolument sans défense face à autrui. J’ai déjà assisté à des scènes violentes, c’est récurrent, malheureusement. »

Plus tôt dans la journée, le parquet de Verviers avait en effet confirmé qu’une plainte avait été déposée par l’automobiliste pour utilisation d’une spray anti-agression dans le cadre de ce dossier.

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