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Milan-Sanremo: John Degenkolb s’adjuge la Primavera

L’Allemand John Degenkolb s’est adjugé dimanche un sprint royal, en conclusion des 293 kilomètres de Milan-Sanremo, pour atteindre la consécration dans la première grande classique de la saison, une course taillée à ses mesures.

Malchanceux l’année passée, quand il avait été retardé par une crevaison au pied du Poggio, Degenkolb a battu cette fois le Norvégien Alexander Kristoff, vainqueur sortant, l’Australien Michael Matthews et le Slovaque Peter Sagan.

« J’avais connu l’an dernier la plus grande déception de ma carrière », a reconnu Degenkolb, très ému, au bord des larmes à l’arrivée sur la Via Roma. « Aujourd’hui, c’est la plus belle victoire ».

Prototype du routier-sprinteur complet, Degenkolb a déjà gagné des courses de haut niveau, notamment Gand-Wevelgem et Paris-Tours. Mais, jusqu’à présent, il avait seulement approché le succès dans les « monuments (2e de Paris-Roubaix 2014) », les grandes classiques au nombre de cinq dans le calendrier annuel.

Sur la Via Roma, redevenue le site d’arrivée de la « classicissima », Kristoff a lancé le sprint de loin mais a faibli dans les 50 derniers mètres en léger faux-plat. Degenkolb, placé en troisième position, a déboîté et a imposé sa puissance pour devancer le Norvégien de près d’une longueur.

Favori au départ, Kristoff a assumé son statut. C’est son coéquipier, l’Italien Luca Paolini, qui a roulé dans le Poggio derrière le Britannique Geraint Thomas, le plus entreprenant du jour. C’est encore Paolini qui a oeuvré dans le final pour préparer le sprint après une tentative de Greg Van Avermaet. Mais, à l’arrivée, le sprint a tourné à la défaveur du Norvégien.

Deux débutants prometteurs

« C’était très tactique. Il fallait se battre pour garder la position et avoir le bon timing. Kristoff était vraiment fort mais il est parti de loin », a expliqué le vainqueur, qui a signé la septième victoire allemande dans la Primavera (4 succès pour Zabel, 1 pour Altig, 1 pour Ciolek).

« La Via Roma est un endroit particulier, historique. J’ajoute mon nom à une grande liste », a souligné Degenkolb sous le soleil revenu dans le ciel de Ligurie.

La route a séché dans l’après-midi, pour les 90 dernières minutes d’une course longtemps pluvieuse. Dans la plaine lombarde, à la sortie de Milan, où une échappée de 11 coureurs a pris les devants. Dans le Turchino, dont le tunnel, au sommet, annonce le littoral. Dans l’approche des « capi », les petites ascensions qui surplombent la Riviera du Ponant.

Le dernier rescapé, l’Italien Matteo Bono, a été rejoint à 25 kilomètres de l’arrivée, dans la Cipressa montée par un peloton étiré dans le sillage des coureurs de l’équipe Sky (Nordhaug, Thomas) après un premier démarrage de Van Avermaet.

Au bas de la descente, Thomas, encore lui, et l’Italien Daniel Oss sont partis à l’avant à 18 kilomètres de la ligne. Le duo s’est présenté au pied du Poggio, la dernière difficulté, avec 17 secondes d’avance, avant que le Gallois se dégage dans l’ascension.

Au sommet, Thomas a viré en tête, mais avec quelques mètres d’avance seulement sur les premiers poursuivants (Van Avermaet, Sagan, Matthews). Dans le groupe qui allait perdre plusieurs coureurs sur chute dans la descente (Gilbert, Kwiatkowski, Stybar), les sprinteurs étaient là.

Degenkolb et Kristoff bien sûr, mais aussi deux débutants, l’Italien Niccolo Bonifazio (5e) et le Français Nacer Bouhanni (6e), qui ont pris date pour l’avenir.

Le Suisse Fabian Cancellara a terminé 7e. C’est la première fois depuis 2007 que « Spartacus » n’est pas sur le podium d’une classique qu’il avait enlevée en 2008.

Le premier Belge de cette 106e édition est Jürgen Roelandts, 11e.

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