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Le Mondial, la vache à lait de l’UCI

A part quelques chameaux, il n’y aura pas grand-monde le long du (trop chaud) parcours du Mondial de cyclisme, au Qatar. L’UCI s’en contre-fiche.

Comparée à la FIFA, qui a un budget d’un milliard d’euros, l’UCI n’est qu’une modeste PME, au budget de 31 millions. Sa principale source de rentrées: les championnats du monde, sur route, sur piste, en VTT et en cyclo-cross. Ensemble, ils lui ont rapporté 15,1 millions l’année dernière, soit près de la moitié de son budget.

A côté des droits TV et du sponsoring, la moitié de ces 15 millions (8,31) vient de ce qu’on appelle les hosting fees, le montant versé par une ville pour accueillir un Mondial. Richmond, où Peter Sagan a été sacré champion du monde en 2015, a rapporté l’essentiel de la somme.

Faut-il dire que le Mondial sur route est crucial pour équilibrer le budget de l’UCI, bien plus que le Mondial de cyclo-cross, qui n’a généré qu’un million? L’UCI se moque donc de l’endroit où se déroule le Mondial, pour autant qu’il rapporte, ce qui est le cas de Doha, la capitale du Qatar. Grâce à son sponsor principal, United Development Company’s (UDC), la ville du désert aurait allongé 14 millions d’euros. Des cacahuètes pour les Qataris, désireux de promouvoir The Pearl, l’île artificielle gérée par l’UDC. Lors de l’attribution de l’épreuve en 2012, Doha était d’ailleurs la seule candidate…

L’automne passé, Brian Cookson, le président de l’UCI, a admis sans peine, sur le site CyclingTips, que les revenus avaient été « un facteur important » dans l’attribution du Mondial. Tout en nuançant: « L’objectif n’est pas d’enrichir l’UCI mais d’organiser un événement de grande qualité dans une partie du monde qui est prête à investir dans le cyclisme. Nous pouvons difficilement bouder ces investissements si nous voulons rendre le cyclisme professionnel plus rentable économiquement. Qui sait? dans quelques années, une équipe cycliste sera peut-être sponsorisée par une grande société pétrolière ou aérienne arabe. »

Un an plus tard, cette équipe est un fait: en 2017, Vincenzo Nibali roulera pour Bahreïn-Merida, une initiative du prince Nasser bin Hamad Al Khalifa. L’homme a été accusé de torture. Mais ça aussi, l’UCI s’en moque….

Par Jonas Creteur

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