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 » Eddy Merckx est capable de créer une émeute à Milan-Sanremo ! « 

Fatigué par les contraintes du métier, le Cannibale avait cessé d’être consultant. Samedi, il sera aux côtés de Rodrigo Beenkens pour commenter Milan-Sanremo.

Comment votre duo s’est-il reformé ?

Rodrigo Beenkens : Etonnamment, c’est Eddy qui m’a appelé. On en avait parlé il y a quelques mois sur le ton de la boutade. J’aime beaucoup les chiffres et il y a parfois des coïncidences révélatrices. Avant, la course avait lieu à date fixe : le 19 mars, le jour de la Saint-Joseph. Merckx a donc gagné son premier Milan Sanremo le 19 mars 1966 et le dernier le 19 mars 1976. Par après, la course a été programmée à un jour fixe, d’abord le samedi et puis le dimanche. Mais comme le dimanche n’a pas rencontré un franc succès (rues vides, etc.), l’événement a de nouveau lieu la veille. Or, samedi, nous serons un 19 mars ! Il y aura donc 50 ans et 40 ans jour pour jour qu’Eddy a triomphé pour la première et dernière fois. Autre fait interpellant : la Via Roma a été longtemps abandonnée et elle a de nouveau été réintroduite l’année dernière. Or, c’est là que Merckx a gagné ses 7 victoires. C’est un beau cadeau qu’il m’offre et on pourra lui rendre l’hommage qu’il mérite.

Vous pensez qu’il sera ému ?

Beenkens : Je ne crois pas. Eddy reste un homme passionné de vélo. Je pense que nous arriverons à nous faire plaisir et à faire plaisir au public. Milan-Sanremo n’est pas une étape de plaine où tu dois meubler. Les thèmes d’actualité ne manquent pas, tout comme les souvenirs d’Eddy. J’ai beaucoup travaillé son histoire, la manière dont il montait et descendait le Poggio, etc.

Ce sera un one-shot ?

Beenkens : Tout dépend de lui. Il est tellement sollicité. Il y a quatre ou cinq ans que nous n’avons plus travaillé ensemble. Tour du Qatar, championnat du monde, Tour de France… Il est régulièrement présent sur les courses. Au Tour, combien de fois n’est-il pas passé nous dire bonjour ? Ici, c’est lui qui m’a proposé ses services, je n’ai rien mendié. Mais je suis toujours demandeur. Il a toujours des choses à raconter. Etre à ses côtés sera particulier. Il est capable de créer une émeute ! Eddy est encore plus une vedette en Italie qu’en Belgique. Lors du 1er Milan Sanremo que j’ai commenté avec lui, en 1990, j’avais peur de rater le début du direct. Il nous avait fallu 45 minutes pour accomplir les 30 mètres qui nous séparaient de notre position de commentateurs. Je comprends qu’il n’ait plus envie de vivre ce type d’expérience.

Vous avez été absent ces dernières semaines…

Beenkens : J’ai eu un petit problème de santé qui a nécessité du repos. Il faut être à l’écoute de son corps : il a plus de choses à nous dire qu’on ne le croit.

Par Simon Barzyczak

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