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Deuxième étape du Tour de France: Düsseldorf – Liège

Christian Prudhomme et Thierry Gouvenou, le concepteur du parcours, ont-il juré en apprenant, en avril, que Mark Cavendish, en proie à la mononucléose, risquait de ne pas pouvoir participer au Tour ? Après deux éditions au nombre limité d’étapes plates (sept en 2016, seulement cinq en 2015), l’ASO mise la carte des sprinters.

Ils vont avoir leur chance dans neuf étapes, sur papier du moins, dont celle-ci. The Manx Missile aura beaucoup d’occasions d’égaler, voire d’améliorer le nombre de victoires d’étapes d’Eddy Merckx (34). Pour cela, le Britannique doit faire au moins aussi bien que l’année dernière, avec quatre succès. Encore faut-il qu’il soit en pleine forme au départ du Tour, ce qui était loin d’être sûr au moment de boucler ce magazine.

Les neuf étapes sont réparties sur l’ensemble du Tour. Il n’y en a jamais trois d’affilée, pour éviter tout ennui : l’édition 1999 a servi de leçon, avec sept sprints massifs d’affilée, dont quatre remportés par Mario Cipollini et deux par Tom Steels. On peut donc s’étonner que Gouvenou n’ait pratiquement pas intégré de côtes ardennaises au parcours du jour, avant l’arrivée plate à Liège. On va donc peut-être obtenir une course monotone, prévisible, au lieu d’un premier petit clash entre les favoris. Quand l’environnement s’y prête, pourquoi ne pas en profiter, comme ce fut souvent le cas dans le passé ?

Comme lors du premier passage de La Grande Boucle à Liège en 1948, une étape légendaire gagnée par le maillot jaune Gino Bartali, qui avait battu au sprint son grand rival, Jean Robic, avec l’aide des Belges Briek Schotte et Stan Ockers. Ou comme dans cette étape de 1995, quand Johan Bruyneel avait réussi à suivre un Miguel Indurain déchaîné dans les Forges, avant de le devancer boulevard de la Sauvenière.

Deux étapes jalonnées de côtes mais avec une arrivée plate. Un exercice auquel l’ASO devrait également se livrer dans Liège-Bastogne-Liège, dont elle est l’organisatrice. Qu’elle en finisse avec la morne arrivée à Ans, qui verrouille la course, pour revenir dans le beau centre de la Cité Ardente. C’est peut-être une option au-delà de 2018, au terme de son contrat avec Ans. Entre-temps, grâce à la collaboration entamée avec l’ASO en 1992, Liège fait honneur à sa réputation de maîtresse belge du Tour. Beaucoup de villes et de régions de France ont dû se contenter de moins de visites.

Une envolée directe

Le départ officieux de l’étape est donné au centre de Düsseldorf. Après un circuit de huit kilomètres à travers son coeur historique, le peloton va sans doute s’enflammer immédiatement car la première côte l’attend six kilomètres plus loin : la Côte de Grafenberg. Arriver au sommet en tête peut valoir le premier maillot à pois, même si la finale comporte encore une montée de quatrième catégorie, la Côte d’Olne. La première ascension peut aussi constituer un tremplin pour les échappés du jour.

Après 50 kilomètres, le peloton repasse par la case départ à Düsseldorf – ce qui serait une primeur – avant de mettre le cap sur Mönchengladbach et le Borussia-Park, le stade de l’équipe de Bundesliga pour laquelle se produit Thorgan Hazard. Le sprint intermédiaire s’y déroule. Au total, le peloton parcourt 155 kilomètres en terre allemande, avec des passages au centre des villes historiques de Juliers et d’Aix-la-Chapelle.

Le Tour pénètre en Belgique par La Calamine, pour les 48 derniers kilomètres menant à Liège. Il passe par le quai des Ardennes, les ponts de Fétinne et de Fragnée, la place Général Leman et l’avenue Blonden pour arriver sur le boulevard d’Avroy, juste au-delà du parc du même nom, à hauteur de l’église Saint-Sacrement. Les deux prologues liégeois, en 2004 et 2012, s’étaient achevés non loin de là mais cette fois, le peloton vient de la direction opposée.

À une vitesse encore plus élevée car un sprint massif est inévitable et donc une lutte entre les suspects habituels : Cavendish, Kittel, Greipel, Sagan… Pour la première fois, le lauréat gagnera des secondes mais elles ne suffiront sans doute pas encore pour détrôner le porteur du maillot jaune. Sagan aura de meilleures chances le lendemain.

On peut s’étonner que Gouvenou, le concepteur du parcours, n’ait pratiquement pas intégré de côtes ardennaises à l’étape.

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