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Décès de Claude Criquielion : les réactions

Claude Criquielion est décédé mercredi matin des suites d’un accident vasculaire cérébral, a annoncé l’hôpital d’Alost où il avait été pris en charge dans la nuit de dimanche à lundi. Des réactions, suite à cette annonce, n’ont pas tardé.

René Collin : « Claudy quitte le peloton de tous ceux qui l’admirent »

Le Ministre des Sports de la Fédération Wallonie-Bruxelles, René Collin, a exprimé son émotion, suite au décès de Claudy Criquielion survenu mercredi. Profondément touché par la disparition d’une gloire du cyclisme belge, René Collin veut avant tout saluer son rôle de porte-drapeau du cyclisme wallon. Sa générosité dans l’effort, son opiniâtreté, le sérieux avec lequel il a mené toute sa carrière, l’ont fait briller à la fois dans les Grands Tours (3ème à la Vuelta, 5ème au Tour de France, 7ème au Giro) et les Classiques (Tour des Flandres, Flèche Wallonne, San Sebastian).

« Champion du Monde en 1984, il confortera encore notre admiration et notre respect en 1988 à Renaix. Au terme de sa carrière, notre maillot arc-en-ciel a endossé l’habit de directeur sportif pour ainsi mettre son expérience et sa passion du vélo au service des plus jeunes. De plus, avec l’organisation du Grand Prix Criquielion et son parrainage de la Vélomédiane à La Roche, il continuera à populariser le vélo à la fois dans la compétition et dans le sport pour tous. »

« Personnalité attachante, il aura démontré que le talent, lorsqu’il se conjugue à la simplicité et à la modestie, prend encore un éclat plus particulier », déclare le Ministre dans son communiqué. René Collin adresse à sa famille et à tous ses proches ainsi qu’au monde du cyclisme ses plus sincères condoléances.

Freddy Maertens : « Un très chouette gars, simple et champion du monde avec quelle manière »

Freddy Maertens connaissait très bien Claude Criquielion. Les deux anciens champions du monde ont couru ensemble il y a une bonne trentaine d’années. « Criquielion n’avait que 58 ans. Sa mort est survenue si soudainement. Je ne suis pas bien avec cela. La vie passe si vite, parfois trop vite », a réagi Maertens très affecté.

« Claudy était vraiment un chouette gars, toujours prêt à plaisanter. Un garçon simple. Il n’avait pas la grosse tête malgré son riche palmarès. C’est dommage que tout le monde maintenant évoque Renaix en 1988 quand il a été balancé à l’arrivée. Beaucoup oublient avec quelle manière il était devenu champion du monde à Barcelone en 1984. Il aurait, comme moi, dû rouler à deux reprises avec le maillot arc-en-ciel. »

« En course, Claudy était un travailleur. Vous étiez dans une échappée avec lui, vous étiez certain qu’il ferait sa part du travail. Il m’a souvent fait mal. Certainement dans les côtes où il pouvait y aller fort. Alors, il fallait s’accrocher pour rester dans sa roue. Je me souviens encore du bal des champions du monde il y a huit ans au Casino de Middelkerke. J’avais alors passé une belle soirée avec lui. Des moments que je vais continuer à chérir. »

Gérard Bulens: « Criquielion était un père pour ses coureurs »

Une fois sa carrière de coureur cycliste terminée, Claude Criquielion s’était reconverti en tant que directeur sportif, d’abord au sein de la formation Lotto (2000 à 2004), puis durant deux ans chez Landbouwkrediet-Colnago. Gerard Bulens, l’ancien manager de cette dernière équipe où il officia, se souvient de lui comme « un père pour ses coureurs ».

« J’ai appris la mauvaise nouvelle ce midi par sms. J’avais entendu que cela n’allait pas bien avec Claudy. Je suis encore sous l’émotion », a réagi Gérard Bulens, 63 ans. « Claude était plus jeune que moi, cela fait réfléchir », a-t-il ajouté.

« Je connais Criquielion depuis un bon bout de temps. J’ai travaillé avec lui mais j’ai aussi été l’un de ses plus fervents supporters durant sa carrière sportive. Son fils Mathieu est arrivé dans notre équipe début 2005 et c’est ainsi que naturellement il est devenu directeur sportif chez nous. Suite à toutes sortes de circonstances, dont des partenaires commerciaux qui nous ont lâchés, j’ai dû arrêter l’équipe et c’est ainsi que nos chemins se sont séparés. Un incident très regrettable. Lorsque j’ai appris son décès, quelques images de lui me sont directement venues à l’esprit. Il était certainement l’un des meilleurs coureurs de tour que l’on ait connu ces dernières années mais je dois surtout penser à sa victoire dans le Tour des Flandres. A la volonté, il est parvenu à ne pas se faire rejoindre par ses poursuivants. Je peux vraiment le mieux décrire Claude Criquielion comme étant un vrai coureur de caractère mais aussi un vrai père pour ses coureurs qu’il avait sous ses ailes de directeur sportif », a conclu Bulens.

Carlo Bomans : « Quelqu’un qu’on admirait »

Le sélectionneur national Carlo Bomans a encore connu Claude Criquielion comme leader de la formation GB-MG. « C’était un homme de peu de mots, mais c’était toutefois quelqu’un que j’admirais », a-t-il indiqué mercredi à l’annonce du décès du champion cycliste.

Bomans estime qu’on ne peut pas comparer l’époque de Criquielion avec le peloton actuel. Mais s’il y a quelqu’un qui se rapproche de l’ancien champion, c’est Greg Van Avermaet. « Tout comme Greg aujourd’hui, le ‘Crique’ était toujours présent au final, mais il ne collectionnait pas les victoires malgré son beau palmarès. »

Les championnats du monde à Renaix, en 1988, au cours desquels Criquielion avait chuté dans les derniers mètres, « restent indissociablement liés » à ‘Claudy’. Mais l’homme revenait assez peu sur ses exploits. « Il n’était pas de ceux qui racontaient comment cela se passait à leur époque », conclut M. Bomans.

José De Cauwer : « Un fameux coureur cycliste et un vrai épicurien »

L’ancien sélectionneur fédéral de l’équipe belge de cyclisme José De Cauwer se souviendra de Claude Criquielion comme un « fameux coureur, qui serait encore l’un des meilleurs au sein de l’actuel peloton ». Mais aussi et surtout comme « un homme affable, gentil et très aimable ».

Il ne tarit pas d’éloges au sujet de Criquielion. « Il avait le talent, le caractère et possédait les bons gènes pour tout à la fois remporter le Tour des Flandres et terminer dans le top-10 du Tour de France. Il était plus qu’un coureur complet », a confié De Cauwer.

De Cauwer va surtout se souvenir de « Claudy » comme « quelqu’un de positif ». « Criquielion était un véritable épicurien. Lorsqu’il me rencontrait, il m’appelait toujours ‘Monsieur Orval’, pourtant je préfère boire de la Duvel. Mais rien que pour lui, je buvais effectivement une Orval! »

Tom Van Damme : « Une très grosse perte pour le cyclisme belge »

« La mort de Criquielion est une grande perte pour le cyclisme belge. Claudy était une source d’inspiration pour beaucoup, tant des jeunes que des coureurs expérimentés », a indiqué mercredi Tom Van Damme, président de la Royale Ligue Vélocipédique Belge (RLVB), à l’annonce du décès de Claude Criquielion.

« Mes pensées vont d’abord à sa famille et ses amis proches », a commenté M. Van Damme. « Je me souviens évidemment de ses victoires fantastiques lors des Mondiaux en Espagne, du championnat de Belgique et au Tour des Flandres. Il donnait tout également lors des classiques wallonnes. Criquielion était vraiment un des meilleurs coureurs qu’a connu notre pays. »

« Il restera naturellement toujours associé aux championnats du monde de Renaix (1988, NDLR), où il semblait bien parti pour s’imposer avant de chuter sur la fin. Encore une illustration du fait que la renommée, la gloire, la poisse et l’échec sont étroitement liés. Dans sa fonction de directeur sportif, il a ensuite transmis son expérience aux jeunes coureurs. Il s’est par après engagé en politique avec là aussi beaucoup de détermination. Nous perdons un homme très attachant. »

Johan Museeuw: « Nous perdons un grand champion qui est parti beaucoup trop tôt »

Le monde du cyclisme belge est en deuil après l’annonce mercredi du décès de Claude Criquielion à l’âge de 58 ans. « Nous perdons un grand champion qui est parti beaucoup trop tôt », a réagi Johan Museeuw, lui aussi ancien champion du monde cycliste sur route.

Museeuw a toujours été fort impressionné par le champion wallon et était admiratif de la manière dont Criquielion se préparait pour les classiques ardennaises. « J’étais jeune coureur et encore inexpérimenté. Il m’a partagé son savoir avec une grande complaisance », se souvient Museeuw.

Depuis l’annonce de l’hospitalisation de Criquielion, l’ancien vainqueur du Tour des Flandres craignait une issue fatale. « Je sais ce que c’est (ndlr: Museeuw lui-même a été victime d’un petit accident vasculaire cérébral après un accident de moto). Les premières 24 heures sont cruciales. Lorsque j’ai entendu hier les avis négatifs, je savais que ce n’était pas bon signe. »

Pour Museeuw, on doit garder avec « le Crique » le souvenir d’un grand champion avec une véritable mentalité de gagneur. « Criquielion était un véritable ‘Ardennais’. Quelqu’un qui sait sa faire mal, comme Gilbert. Il se préparait dans les moindres détails pour ses objectifs, qui dans son cas étaient les classiques ardennaises. Mais en dehors de la course, il était d’une vraie gentillesse pour son entourage », a conclu Museeuw.

Charles Michel déplore la perte d’un « homme proche et à l’écoute des gens »

« Nous perdons un grand sportif mais aussi un homme proche et à l’écoute des gens », a déclaré le Premier ministre Charles Michel, à l’annonce du décès du champion cycliste Claudy Criquielion. Pour M. Michel, Criquielion avait traduit les valeurs nobles du sport dans un engagement politique sincère de proximité, rappelant son engagement avec « sa ville, Lessines, notamment en tant qu’échevin des Sports ».

Le président du MR, Olivier Chastel, a également tenu à rendre hommage au parcours politique de Claudy Criquielion. Candidat aux législatives à deux reprises, le cycliste est décrit par le chef de file des Réformateurs comme « un colistier loyal, combatif, déterminé pour véhiculer les idées » du parti.

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