© belgaimage

Pourquoi la NBA ne limoge (presque) pas ses coaches

Contrairement à la Jupiler Pro League, la NBA est devenue une oasis de paix pour les entraîneurs. Comment ?

Le limogeage d’Earl Watson, le coach de Phoenix, après trois revers – sur 82 matches – a fait la une même chez nous. Jamais un entraîneur de NBA n’avait été renvoyé aussi rapidement alors qu’en 1971, les Buffalo Braves avaient mis Dolph Schayes à la rue à l’issue d’un match.

Le renvoi de Watson était frappant. Le dernier C4 datait du 7 mai 2016 et concernait Dave Joerger, de Memphis. La campagne suivante, 2016-2017 a même été la première depuis 1970-1971, quand la NBA comptait 17 formations, durant laquelle aucun coach n’a dû faire ses valises prématurément. Actuellement, la plus grande compétition du monde compte trente clubs. Pourtant, il s’est écoulé 532 jours entre le renvoi de Joerger et celui de Watson, alors que les trente équipes ont entamé cette saison avec le même entraîneur que l’année passée, ce qui n’était plus arrivé depuis 1975-1976.

Après Watson, c’est David Fizdale qui a été limogé, étonnamment, par Memphis fin novembre, ce qui porte à deux le nombre de renvois, en deux mois. Pourquoi la NBA est-elle si paisible ? Notamment parce que l’ambiance a été tumultueuse les saisons précédentes, même si c’est relatif, comparé à l’ouragan qui fait rage sur la Jupiler Pro League : au début de la saison 2013-2014, les trente équipes ont présenté 14 coaches, contre six la saison suivante et dix en 2016-2017.

Est-ce le fameux calme qui suit la tempête ? Pas seulement. Beaucoup d’équipes disposent de brillants entraîneurs depuis des années : Steve Kerr à Golden State, Gregg Popovich à San Antonio, Brad Stevens à Boston, Erik Spoelstra à Miami, Rick Carlisle à Dallas… De nombreux propriétaires ont aussi réalisé qu’il était plus rentable de laisser travailler un entraîneur à long terme, pour obtenir une certaine continuité au moins de ce point de vue, puisque de plus en plus de stars changent d’équipe.

Les coaches obtiennent donc des contrats plus longs, alors que les nouvelles règles ont raccourci les contrats des joueurs. Les propriétaires peuvent donc modifier plus facilement leur noyau que renvoyer leur entraîneur, tout le contraire de la Belgique. Il arrive même que le propriétaire remplace le manager général mais laisse l’entraîneur en poste. La NBA adapte de plus en plus ses noyaux à la philosophie de l’entraîneur. Presque tous les clubs ont un development team en G-league, où les jeunes peuvent mûrir, généralement en développant le même style de jeu que l’équipe première.

Autre aspect : la NBA est un championnat fermé, sans relégation. Ceci dit, ce n’est pas nouveau et, dans le passé, ça n’a pas empêché une vague de limogeages, mais elle est moins importante que dans les compétitions européennes de football et certainement moins qu’en Belgique. La lanterne rouge de NBA a même la chance de pouvoir choisir en premier lieu un joueur talentueux du draft. Certaines équipes perdent délibérément pour pouvoir terminer en derrière position. Ce système n’existe pas ici mais ce n’est pas un hasard si, récemment, Jacky Mathijssen a plaidé en faveur d’un championnat fermé, à l’image de la NBA.

Par Jonas Creteur

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire