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« Neuville peut être champion du monde en 2016 »

Deuxième au rallye des neiges, Thierry Neuville (26 ans) est ambitieux et peut viser les sommets.

Il y a deux semaines, Thierry Neuville (26 ans) a fait la une avec son saut-record de 44 mètres lors de la Coupe du Monde en Suède. Sa deuxième place au rallye des neiges était encore plus significative. « Dites que c’est historique », rétorque son manager belge chez Hyundai, Alain Penasse. Il faut manier le terme avec prudence mais la deuxième place de Neuville, à six secondes seulement de Sébastien Ogier, constitue un tournant de l’histoire du rallye belge. Les Finlandais et les Suédois dominent généralement les courses sur neige. Depuis 1979, seuls deux pilotes non scandinaves s’y sont imposés : Sébastien Loeb et Ogier. Trois autres ont terminé sur le podium : Carlos Sainz, Richard Burns et Colin McRae. Cinq noms célèbres, qui ont tous été champions du monde, à plusieurs reprises.

Est-ce un signe prémonitoire ? « Il faut rester prudent mais le résultat de Thierry sur la neige illustre sa progression », explique Penasse. « Il en est à sa cinquième saison en Coupe du Monde et il a acquis de l’expérience. Il s’adapte rapidement à tous les revêtements, aux nouveaux tracés, aux conditions météo. C’est ce qui distingue l’élite absolue des bons pilotes. En outre, Thierry a mûri sur le plan humain, il a plus d’assurance et il a de bons contacts avec tout le monde, au sein de l’écurie comme avec la presse. »

Neuville brûle de se distinguer. Il n’a pas hésité à mettre la pression sur son écurie, après la Suède. Le pilote de Saint-Vith roule en effet avec une vieille Hyundai i20 WRC, une auto qui ne tient pas la comparaison avec la Volkswagen Polo WRC de Sébastien Ogier. Hyundai devait sortir la nouvelle auto en mai, au rallye du Portugal mais Penasse a annoncé que c’était reporté à l’été. « Thierry est très ambitieux, impatient aussi mais il doit comprendre que la conception d’une auto requiert du temps. Avant de la lancer, nous voulons être sûrs qu’elle puisse rivaliser avec la Volkswagen car dès que l’auto est homologuée, on ne peut plus y effectuer beaucoup de changements. Thierry ne doit pas non plus attendre de miracles de cette voiture car elle aura certainement des maladies d’enfance. Nous n’atteindrons notre vitesse de croisière que l’année prochaine. Thierry pourra alors tenter d’assouvir sa grande ambition : devenir champion du monde. Il possède toutes les qualités requises. »

Cette saison déjà, la barre est haute. « Nous visons la deuxième place au classement général. Nous allons gagner un peu de puissance pour le rallye du Mexique de demain et celui d’Argentine fin avril, grâce à quelques petites adaptations. Thierry pourra accélérer plus facilement après un virage, ce qui constitue le principal point faible pour le moment. Il perdra quelques dixièmes de moins sur ses concurrents. Dans les rallyes moins sinueux, comme en Pologne, en Finlande et en Australie, la puissance du moteur joue un rôle moins important et il peut même aspirer à la victoire. » En guise d’apéritif avant le vrai trophée, en 2016…

Par Jonas Créteur

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