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Le golf fait son retour aux JO non sans grincements de dents

Virginie Moriaux

Pénurie d’eau et espèces menacées en danger pour le beau vert émeraude d’une pelouse de golf… Olympique d’accord mais pelouse quand même.

Les Jeux Olympiques de Rio commenceront dans 16 mois, le golf doit normalement y faire son grand retour après plus de 100 ans d’absence en tant que discipline olympique. Sauf que… ce grand retour dépend d’une liste d’impondérables qui s’allongent de jour en jour. En cause, la construction, spécialement pour cette occasion, d’un nouveau parcours de golf qui est déjà au centre de bien des polémiques.

Tout d’abord on prétend qu’il ne sera jamais prêt à temps. Notez ce genre d’accusation devient un refrain connu de toutes les grandes manifestations sportives. C’est sans doute pour cela que la Fédération Internationale de Golf (FIG) reste optimiste. Selon son président Ty Votam, malgré quelques retards, le travail de construction est « virtuellement » fini. Le gazon aura même bénéficié de presque deux saisons avant les Jeux pour pousser et être « parfait » le moment venu. Par contre un agenda de l’évaluation du green par des professionnels et des amateurs d’élite n’est pas encore à l’ordre du jour… Compte à rebours.

Et ce nouveau parcours de golf (18 trous et 58.400 m² de superficie) avait déjà fait couler de l’encre bien avant le premier coup de pioche, juste quant à son emplacement. Des golfs existaient dans la région mais ont été jugés « indignes » par les autorités en la matière, la FIG en tête. Qu’à cela ne tienne, un terrain près de la future cité olympique pourrait très bien accueillir le nouveau parcours ! Le hic, outre le coût, ce terrain est privé, déclaré zone protégée du Marapendi car accueillant tout un écosystème : une forêt tropicale atlantique avec son lot d’oiseaux, de capibaras et de caïmans.

La construction a donc souffert de nombreux retards par rapport au planning initial, retards dus aux procédures judiciaires tentant de résoudre les problèmes de la propriété du terrain et des plaintes sur la destruction de cet écosystème du Marapendi. Les détracteurs du terrain de golf annonçaient que cette construction allait menacer les 300 espèces « en danger » logeant là. Les démonstrations de colère contre ce golf continuent donc toujours actuellement.

Autre ombre au tableau : la sécheresse qui sévit actuellement au Brésil, une des plus importantes depuis près d’un siècle. Or, la pelouse du terrain de golf doit être arrosée en permanence, 24h/24… Tandis que les habitants des environs subissent régulièrement des interruptions de la distribution de l’or bleu.

Après le Mondial de football, l’accueil des Jeux Olympiques ne se déroulent pas sans heurts au Brésil.

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