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« Flop olympique » de la Chine ?

Des internautes et médias chinois s’en prenaient mercredi aux performances jugées mitigées des athlètes du pays aux jeux Olympiques de Rio, où la Chine a désormais glissé à la troisième place au tableau des médailles, derrière le Royaume-Uni.

Pendant la première semaine des JO, alors que la Chine n’occupait pas la tête du classement, les médias étatiques comme les supporters en avaient pris leur parti, estimant que gagner des titres olympiques n’était plus une priorité. « Les médailles ne représentent pas l’alpha et l’oméga des Jeux », martelait le quotidien China Daily, assurant qu’une « majorité » de supporters apprenait à apprécier les sports eux-mêmes plutôt que la lutte aveugle pour combler la fierté nationale.

Mais l’agence étatique Chine nouvelle a opéré mercredi un changement de ton, exprimant un vif mécontentement face à l’incapacité de la Chine à s’imposer au premier rang. « Même #GBR (la Grande-Bretagne) a davantage d’or que la Chine », s’est-elle désolée sur son compte Twitter, après s’être lamentée sur « le pire flop olympique à ce jour » de l’équipe de gymnastique chinoise.

Selon Chine nouvelle, ce sont les premiers JO où la Chine ne parvient pas à décrocher au moins un titre individuel en gymnastique, devant se contenter de deux médailles de bronze par équipes.

Certes, le quotidien Global Times — au ton nationaliste et qui avait naguère brocardé le Royaume-Uni en « vieil Empire déclinant » — tentait mercredi de conserver son optimisme, avec un long article intitulé: « L’or ne fait pas le bonheur: le public chinois stoïque face au déclin des médailles ».

Mais sur les réseaux sociaux, l’humeur s’avérait extrêmement morose. Certains fans estimaient ainsi que les athlètes de « Team China » devraient offrir aux contribuables chinois un meilleur « retour sur investissement » après l’argent public dépensé pour leur entraînement.

Plusieurs sportifs se voyaient fustigés pour avoir déclaré être heureux d’être en compétition à Rio même sans ramener de médaille. « Les performances de chaque athlète appartiennent pour moitié à l’Etat », insistait un internaute, cité par le Global Times.

Un article prétendant livrer « le secret derrière le succès britannique » attirait des centaines de commentaires, dont certains faisaient implicitement l’éloge d’un encadrement étatique étroit des institutions sportives comme clef de la réussite.

« Je ne défends pas l’obsession à tout crin pour l’or, mais pour autant, que la Chine n’arrive même pas en 2e position me fait mal », soulignait, désemparé, un usager de la plateforme de microblogs Weibo.

D’autres internautes ne prenaient pas de gants pour fustiger sans égards les athlètes chinois, se montrant surtout furieux d’être dépassés par le Royaume-Uni, pays à la population bien moindre et jugé en déclin après la décision du Brexit.

« L’Administration générale des sports (institution gouvernementale chinoise, ndlr) devrait s’excuser et se faire hara-kiri », raillait un microblog.

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