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Comment Nikiforov est entré dans l’histoire

Frédéric Vanheule
Frédéric Vanheule Frédéric Vanheule is redacteur bij Sport/Voetbalmagazine.

Le Bruxellois de 25 ans, champion d’Europe en – 100 kilos, est le septième judoka belge à conquérir l’or depuis 1980.

Toma Nikiforov marche sur les traces de Robert van de Walle, Johan Laats, Harry Van Barneveld, Daan De Cooman, Dirk Van Tichelt et d’Elco van der Geest, un Néerlandais naturalisé. Après sa médaille de bronze à Bakou en 2015 et celle d’argent à Kazan en 2016, contre le Néerlandais Henk Grol, le judoka belge vient de monter sur la plus haute marche du podium à Tel Aviv. Le fils de l’ancien grand judoka bulgare Nikolay a pleuré, submergé par l’émotion. « C’est la journée parfaite. J’ai regardé mes parents, installés au premier rang, et j’ai commencé à pleurer car je sais à quel point ils sont fiers de moi. Il faut souffrir pour atteindre ce niveau », a déclaré l’athlète de Schaerbeek, qui combine le judo avec une carrière dans l’armée belge.

Nikiforov a pris la mesure de l’Italien Giuliano Loporchio au premier tour. Ensuite, le poids lourd a dû faire preuve de patience face au Lituanien Karolis Bauza, avant d’affronter, en quarts de finale, le Russe Niiaz Bilalov, celui-là même qui l’avait vaincu en octobre dernier, dans la finale du tournoi d’Abu Dhabi, sur une décision arbitrale douteuse. « J’ai atteint mon meilleur niveau dans ce combat », a déclaré Nikiforov. « Mon audace l’a surpris. J’ai effectué le mouvement que j’avais prévu et exercé avec mon entraîneur, Damiano Martinuzzi. Bilalov se souviendra encore longtemps de moi. » Le Russe a en effet mis du temps à récupérer, puisqu’il a ensuite perdu le combat pour la médaille de bronze contre l’Israélien Peter Paltchik.

Daniel Mukete, numéro 50, n’a pas été un cadeau en demi-finales : le Biélorusse venait de réaliser un exploit en éliminant le Géorgien Varlam Liparteliani, qui est actuellement le meilleur au monde dans cette catégorie de poids. « Notre combat était une première car jusqu’à présent, nous ne nous étions affrontés qu’à l’entraînement », raconte Nikiforov. « Une fois de plus, ma sérénité m’a permis de m’imposer. »

En finale, notre compatriote a été opposé au Français Cyrille Maret, vice-champion en 2017 et médaille de bronze aux Jeux de Rio. Nikiforov s’est imposé par ippon. « Ma tactique offensive a fonctionné. Vous ne pouvez pas imaginer ce qui m’est passé par la tête quand il a frappé contre le sol, pour signaler qu’il abandonnait. »

Martinuzzi, qui a également aidé le Bruxellois Sami Chouchi, d’origine maroco-tunisienne, à gagner la médaille d’argent en -81 kilos, a vu ses pronostics confirmés : Nikiforov peut viser la victoire dans les grands rendez-vous. Le prochain est fixé au mois de septembre, à l’occasion du Mondial à Bakou.

Cédric Taymans, le directeur technique de l’aile francophone de judo, était rayonnant. « Toma est un véritable champion. Il a le judo dans le sang. C’est un talent pur, authentique, mais c’est encore un enfant. Il est donc nécessaire de bien l’encadrer. »

Par Frédéric Vanheule

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