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Comment la NBA veut éviter les super équipes

La NBA a conclu un accord avec le syndicat des joueurs pour répartir ses stars dans davantage de clubs.

C’était le transfert des dernières années en NBA : celui de la super star Kevin Durant, passé d’Oklahoma City Thunder aux Golden State Warriors l’été dernier. Un transfert très contesté car les Warriors alignaient déjà le MVP en titre Stephen Curry ainsi que d’autres ténors comme Klay Thompson et Draymond Green. Pour pouvoir payer le salaire de Durant, 26,5 millions de dollars par an, les Warriors ont certes dû laisser partir quelques joueurs mais l’arrivée de KD semblait garantir un nouveau titre – pour compenser celui perdu en juin dernier face aux Cleveland Cavaliers de LeBron James, Kyrie Irving et Kevin Love.

Ce n’est pas un hasard si ces deux super équipes sont à nouveau en tête de leurs conférences respectives. Tout le monde s’attend à ce qu’en juin 2017, les Warriors et les Cavs s’affrontent en finale pour la troisième saison d’affilée, ce qui constituerait une première.

Le transfert de Durant au Golden State a été une épine dans le pied du patron de la NBA, Adam Silver. La NBA tente depuis toujours d’équilibrer sa compétition, notamment par le biais des drafts, qui permettent aux moins bonnes équipes de choisir les meilleurs joueurs de collège chaque année. Cependant, depuis quelques années, Adam Silver, comme son prédécesseur, David Stern, observe, impuissant, les vedettes se rassembler dans certaines équipes, comme en 2010, quand LeBron James avait quitté Cleveland pour Miami afin de former un trio en or avec Dwyane Wade et Chris Bosh.

La NBA veut introduire une règle dans le nouveau contrat de travail, la fameuse Designated Veteran Player Exception, pour inciter les stars à rester dans leur équipe actuelle, afin de mieux les répartir, y compris dans les équipes possédant un marché commercialement moins attractif. Il s’agit souvent des équipes qui ont choisi le joueur en question dans les drafts.

La règle stipule qu’un joueur qui entame sa huitième ou neuvième saison de NBA dans son équipe actuelle peut y signer une prolongation de contrat de cinq ou six ans, à un taux maximal de 35 % du plafond salarial du club. S’il veut rejoindre une autre équipe, il ne peut y conclure de contrat que pour quatre ou cinq saisons, pour une valeur de 30 % du salary cap (5 % de moins donc). Cette règle n’est valable que pour les joueurs qui ont été MVP à une reprise au cours des trois dernières saison, qui ont été élu Defensive Player of the Year deux fois ou qui ont fait partie d’une des trois équipes All NBA.

Avec cette nouvelle règle, Durant, qui répond à ces conditions, serait sans doute resté à Oklahoma car cette équipe aurait pu lui offrir 70 millions de dollars de plus que le Golden State. La Californie – les Warriors jouent à Oakland, près de San Francisco – est un big market mais compenser une somme aussi élevée par des contrats personnels de sponsoring est quand même très ardu. Le Golden State a donc frappé au bon moment et il est quasiment sûr que son autre vedette, Stephen Curry, prolongera son contrat cet été. Un max deal d’une valeur de 209 millions de dollars sur cinq ans (dont un salaire-record de 36 millions de dollars la saison prochaine), qui vaut 76 millions de plus que ce que Curry pourrait toucher dans une autre équipe (seulement 133 millions sur quatre saisons). Comme quoi la fidélité à une équipe est désormais très bien récompensée.

Par Jonas Creteur

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