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Championnat du monde de Vovinam en Belgique

Stagiaire Le Vif

Le 5ème championnat de Vovinam en Belgique. Mais avant le lancement de la compétition de cet art martial vietnamien, les examens des maîtres se sont déroulés vendredi à huis clos. Rencontre avec Phung Nguyên, récemment nommé maître. Il fait partie des 3 nouveaux maîtres belges parmi les dix qui ont réussi l’évaluation.

Lors des examens des maîtres, deux volets sont évalués, la technique d’une part et la défense d’une thèse d’autre part. C’est le conseil des maîtres internationaux qui supervise ces examens. Pour Nguyen le choix s’est porté sur l’intervention lors d’un accident de coup dans une zone de danger. « Je suis vina-thérapeute, je soigne avec des moyens naturels et j’aide déjà beaucoup mes élèves lorsqu’ils se blessent ou lors d’un championnat comme ici« . Le choix de devenir expert dans ce domaine a été naturel. La vina-thérapie est un traitement vietnamien basé sur le yin et le yang qui consiste à effectuer des points de pression sur le corps.

Phung Nguyen nous emmène dans la salle où il a passé son examen de maître
Phung Nguyen nous emmène dans la salle où il a passé son examen de maître © DR

Il avait déjà présenté une thèse sur le maniement du bâton. Une thèse passée à l’occasion de sa 5ème Dan qui a permis de contribuer à son passage de niveau. Il n’a pas souhaité présenter sa thèse de maître sur le bâton car cela implique une grande responsabilité. « Il faut respecter, mérité ce grade et avoir la capacité derrière, sinon ça n’a aucun intérêt ».

Un même sujet peut-être choisi par deux candidats nous explique Nguyên. « Chacun a sa vision et son apport à amener au vovinam« .

Réfugié politique, il est arrivé en Belgique à l’âge de 15 ans, et a rejoint la communauté vietnamienne. Il participe à la première école du maître créé en Belgique à destination des Vietnamiens et donc peu ouverte aux Occidentaux.

Le vovinam était d’abord réservé aux Vietnamiens

Pour Nguyen, « le vovinam permettait traditionnellement de défendre la famille et son territoire mais aujourd’hui dans les pays occidentaux, il n’y a pas la place pour la violence, le vovinam a changé d’image, c’est devenu un art »

Il y a une volonté de s’ouvrir aux autres nationalités, à toutes les générations. « Nous pensons de plus en plus à changer le mot Viet qui renvoie à la population vietnamien en nhân qui englobera l’humanité et collerait davantage à l’image et à la culture du vovinam Viet vo dao d’aujourd’hui ».

Il ajoute que le symbole du vovinam, brodé sur chaque kimono est carré sur le dessus pour représenter l’exemplarité et la droiture avec soi-même et avec les autres. Le dessous est rond ce qui désigne la souplesse, l’ouverture, la tolérance et le pardon.

Douze nations se sont déplacées pour le championnat

La cérémonie d’ouverture de la grande finale débute par le défilé des douze nations présentes. La Mauritanie, la Côte d’Ivoire et le Mali n’ont pas obtenu le visa pour venir y participer. Chaque pays est représenté par une fille portant le Ao Dai, la robe traditionnelle vietnamienne. Chacune brandit le drapeau d’une des 12 nations. Tous les participants défilent autour du tatami avant de se placer dessus pour le salut.

Douze nations participaient à ce 5ème championnat du monde
Douze nations participaient à ce 5ème championnat du monde © H. Trân

Les épreuves finales se succèdent, la troisième place est connue suite aux compétitions du samedi. Il ne reste donc plus que deux candidats pour la première place. Parmi la délégation de maîtres venus du monde entier, trois sont choisis à chaque finale pour juger chaque épreuve.

La Belgique a obtenu 19 médailles lors du championnat.

Nguyen nous rappelle que gagner des médailles n’est pas le plus important car derrière chaque montagne se cachent d’autres montagnes et derrière chaque vague se cachent d’autres vagues. « Le but est avant tout de se retrouver ensemble, de faire évoluer le vovinam. Chaque pays à ses forces et met l’accent sur différents domaines du vovinam. Ces championnats permettent un réel partage des compétences de chaque nation« .

La Belgique s’ouvre doucement à ce sport, certains politiques commencent même à s’y intéresser. L’échevine des sports à Anderlecht, Sofia Bennani, avait d’ailleurs fait le déplacement dimanche « c’est plus qu’un art martial, c’est une école de la vie. Ce sport permet d’aider les jeunes à se concentrer, à définir des objectifs et enfin à se donner tous les moyens pour les atteindre« .

E. Lukacsovics

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