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Bradley Wiggins peut-il se distinguer en aviron ?

Même si sa réputation est entachée, surtout en Grande-Bretagne, Bradley Wiggins brûle de disputer les Jeux 2020. En aviron…

L’UKAD, l’agence britannique antidopage, vient de clôturer son enquête au sujet du mystérieux paquet envoyé à Bradley Wiggins pendant le Critérium du Dauphiné 2011. Faute de preuves, l’UKAD n’a pu confirmer ni infirmer le contenu de l’envoi. Les soupçons continuent donc à peser sur Wiggins, comme sur Sky. La réputation de chevalier blanc du coureur avait déjà été entachée par l’affaire des attestations médicales, les TUE, accordées par l’UCI, permettant au Britannique d’utiliser un puissant corticoïde, le kenacort, avant les Tours de France 2011 et 2012 et le Giro 2013.

Wiggins a déclaré avoir vécu un  » enfer « . Toutefois, sa nouvelle passion, l’aviron, l’a aidé à vivre ces derniers mois. Il n’est pas dépourvu d’ambition : le quintuple champion olympique (individuel, poursuite par équipes et contre-la-montre sur route) veut en effet participer aux Jeux de Tokyo.

Wiggins s’est mis à l’aviron après sa dernière course, les Six-Jours de Gand, il y a un an, afin d’entretenir sa condition. Il a si bien mordu qu’il s’est entraîné sept jours sur sept sous la direction d’un ami champion olympique, James Cracknell.

Premier objectif : le British Indoor Rowing Championship qui se déroule samedi au vélodrome olympique de Londres. Cette course de 2.000 mètres sur des engins mécaniques doit être le début d’une véritable carrière. Dans le passé, seule Rebecca Romero a réussi ce changement mais en sens inverse. Médaille d’argent en aviron en 2004, la Britannique a gagné l’or en poursuite sur piste quatre ans plus tard.

Wiggins y croit :  » Peut-être vais-je enlever un sixième titre olympique. Mes chronos sont là pour prouver que je ne raconte pas des bêtises.  » Les observateurs sont plutôt sceptiques. Son poids poserait déjà problème, même si Wiggo compte prendre 31 kilos. Il pesait 69 kilos au Tour et compte atteindre le quintal. Il serait quand même un des plus petits et des plus légers dans les catégories poids lourds, avec son 1m90. Or, il devra ramer dans cette catégorie car il n’a aucune chance de sélection en poids légers (70 kilos), compte tenu de la concurrence qui y règne en Angleterre et du degré de technicité du double scull.

La technique lui pose plus de problèmes que le wattage, bien que là aussi, il soit inférieur aux meilleurs rameurs : il doit trouver son équilibre, son rythme, avec les autres rameurs, apprendre à bien placer ses rames. Les meilleurs y ont consacré des milliers d’heures à l’entraînement. Ainsi, Henrik Stephansen, le meilleur rameur poids léger sur machine, n’a terminé que treizième aux Jeux.

En plus, la Grande-Bretagne est une grande nation de l’aviron. S’y faire un trou est tout sauf évident, même avec son nom. Le bateau de huit constitue sa meilleure chance car il requiert moins de technique, chaque homme n’ayant qu’une rame. De toute façon, le lauréat du Tour 2012 devra briller très vite. Il aura 40 ans en 2020 alors que la plupart des rameurs achèvent leur carrière entre 35 et 40 ans.

Par Jonas Creteur

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