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A Mossoul, les parapentistes recommencent à planer

Avant la percée du groupe Etat islamique (EI), ils volaient au-dessus de Mossoul et d’autres cieux éloignés. Aujourd’hui, après trois années d’occupation jihadiste et des mois de combats qui ont ravagé le nord irakien, les amoureux de parapente recommencent à planer.

En 2009, ils ont fondé le Centre des sports aériens dans la grande ville commerçante du nord, devenue de 2014 à 2017 la « capitale » irakienne du « califat » autoproclamé de l’EI. Enregistré auprès du ministère de la Jeunesse et des Sports, le Centre a même participé à des compétitions en France, en Turquie et en Europe, se rappellent ses membres.

Puis en 2014, les parapentistes se sont retrouvés brutalement cloués au sol, interdits par l’EI de s’échapper dans les airs.

Les jihadistes ont imposé leur interprétation rigoriste de l’islam et « ils ont banni ce sport », explique à l’AFP Hussein Fayçal, qui seconde l’entraîneur pour accompagner la dizaine de parapentistes du jour.

Aujourd’hui, depuis les collines du village chrétien de Karamlech, à une trentaine de kilomètres au sud-est de Mossoul, ils s’élancent de nouveau, portés par leurs toiles rouges, bleues et blanches gonflées par le vent.

A Mossoul, les parapentistes recommencent à planer
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Pour pouvoir accueillir tous les passionnés, le Centre aurait besoin de nouveaux parapentes car les quatre qu’il a pu conserver, malgré le châtiment qu’ils auraient pu valoir sous l’EI, « sont vieux », explique M. Fayçal. Mais jusqu’ici, « nous n’avons reçu aucun soutien des autorités et nous faisons avec nos propres moyens uniquement ».

Malgré l’équipement vétuste, les parapentistes de Mossoul ont décroché il y a deux semaines la première place au championnat de Souleimaniyeh, au Kurdistan irakien, dans la catégorie « précision de l’atterrissage ».

Mais pour Ziad Tareq, 32 ans, commerçant à Mossoul, peu importe les honneurs et les récompenses, voler de nouveau est déjà un bonheur en soi. « On a été privé de parapente pendant bien longtemps, alors je suis ravi de reprendre », confie-t-il à l’AFP.

Et d’ajouter: « J’invite tous les jeunes qui aiment le parapente et se sentent capable de voler à nous rejoindre pour développer ce sport » dans le nord irakien, où les activités culturelles et sportives, déclarées « illicites » sous l’EI, sont aujourd’hui en plein boom.

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