Yohann Metay

Humoriste, Yohann Metay a cartonné en France avec La tragédie du dossard 512, où il raconte les mésaventures d’un personnage qui participe à une course d’endurance. Produit par les frères Taloche, il débarque chez nous en Belgique pour l’interpréter (6 décembre à Liège, 7 à Uccle, 27 janvier à Andenne, 25 avril à Binche et 2 mai au Festival du rire de Rochefort).

Que raconte votre spectacle ?

C’est un gars banal qui, un soir de beuverie, décide par défi de s’inscrire à l’ultra-trail du Mont-Blanc. Finalement, il est pris à son propre piège. La pression autour de lui est énorme car les gens le soutiennent et il ne peut pas faire marche arrière. On le suit à travers son parcours et ses réflexions : la diète, le choix de l’équipement, la course, etc. Je l’incarne ainsi que les autres personnages qu’il croise.

Comment en vient-on à parler de ce sujet ?

Plus jeune, j’ai pratiqué énormément de sports : foot, basket, handball, triathlon, participation à des marathons, etc. A une époque où je faisais beaucoup de théâtre, j’avais un peu délaissé le jogging au profit de la bière et un ami m’a parlé du Mont-Blanc. Je me suis lancé dans l’aventure. A la base, je cherchais à raconter une épopée humaine. Le Vendée Globe m’a toujours fasciné, avec ces navigateurs qui partent seuls sur leur bateau pendant des semaines. Finalement, j’ai opté pour la course à pied et ce tour du Mont-Blanc. Il y avait de la matière à créer une dramaturgie, avec un côté clown et burlesque.

Il y a donc du vécu…

Oui ! Par exemple, durant la course, j’ai eu des hallucinations. Je voyais des racines bouger, des arbres prendre la forme d’une voiture. Dans le spectacle, cela devient des marmottes qui chantent, des guerriers maasaï…

Beaucoup d’humoristes s’inspirent du quotidien pour rédiger leur spectacle. Mais peu traitent du sport alors que c’est un sujet qui touche toutes les couches sociales…

Généralement, on va se moquer du lanceur de marteau en se disant qu’il faut être particulièrement con pour pratiquer cette discipline. Pourtant, le sport permet à l’humain de vivre des choses intenses et est porteur de messages. Une partie du public a aussi cette distance. J’entends régulièrement des spectateurs me dire qu’ils ne voulaient pas venir car ils n’y connaissaient rien en course à pied, qu’ils avaient peur de ne rien comprendre mais qu’ils ont suivi un copain et qu’ils se sont finalement bien marrés. J’ai vu le film Gravity (où deux personnages se retrouvent coincés dans l’espace NDLR) alors que je ne suis pas cosmonaute. Ce qui est important, c’est l’histoire.

L’histoire de l’ultratrail du Mont-Blanc était idéale pour un spectacle  » – Yohann Metay

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