© belgaimage

Vanhaezebrouck n’a jamais réussi à faire passer son message

Une année de triomphes et de tragédies, de prestations historiques et de scandales honteux. Rarement année sportive a été aussi extrême. Elle a débuté en février avec la médaille d’argent olympique du patineur Bart Swings et s’est achevée dimanche avec le sacre mondial des hockeyeurs belges.

Entre les deux, il y a eu le titre mondial de la gymnaste Nina Derwael et d’ Emma Plasschaert en voile, le succès du marathonien Koen Naert et la confirmation de Nafi Thiam aux championnats d’Europe et bien d’autres exploits : notre pays a souvent surfé sur les vagues du bonheur sportif.

Les superlatifs ont plu pour souligner la richesse du sport belge et toutes sortes d’instances en ont profité pour mettre en valeur leur quote-part personnelle dans cette opulence.

Mais 2018 a surtout été l’année des Diables Rouges, d’une génération souvent flattée qui a enfin démontré son talent sur la scène mondiale, emmenée par la classe inégalée d’ Eden Hazard.

Samedi, il y a de fortes chances pour que le capitaine de l’équipe nationale soit élu Sportif de l’Année, en tant que figure de proue des Diables Rouges, redevenus un produit national qui a plusieurs fois plongé la population dans la liesse. Le sport unit. On l’a encore constaté avec la page d’histoire que vient d’écrire l’équipe de hockey.

2018 a également été l’année de Marc Coucke, qui continue à limoger le personnel d’Anderlecht et ne semble pas au bout de ses remaniements. Le renvoi de Hein Vanhaezebrouck doit maintenant mettre un terme à la marche funèbre sportive.

Dimanche, l’entraîneur était étonnamment décontracté durant la conférence de presse qui a suivi sa défaite 2-1 au Cercle Bruges. Vanhaezebrouck n’a pas cherché d’excuses. Il a souligné une fois de plus qu’il formait une équipe avec de nombreux jeunes joueurs, des footballeurs qui sont obligés de prendre les rênes de l’équipe à vingt ans.

Il en va ainsi depuis un certain temps mais ce genre d’analyses ne pèse rien face aux résultats, à Anderlecht moins encore qu’ailleurs.

Dimanche, Vanhaezebrouck a tranquillement déclaré, interrogé à propos du mercato hivernal, qu’il verrait bien ce qui arriverait. Le Flandrien n’était manifestement plus lui-même. Il ne ressemblait plus en rien à l’entraîneur combatif et bourré de tempérament qui contrôlait tout à Gand et avait transmis sans problème sa philosophie au noyau.

Certaines choses devaient lui avoir déplu aussi, ces dernières semaines. Comme la désignation de Pär Zetterberg à ses côtés, sans qu’il ait été mis au parfum au préalable. Chez les Buffalos, il aurait fulminé dans un tel cas de figure. Ici, c’est à peine s’il a bronché. Preuve s’il en est qu’il n’était plus le même.

À Anderlecht, malgré sa force de conviction, il n’est jamais parvenu à faire passer son message ni à retirer le maximum de son groupe. À l’exception du RC Genk, il y est souvent parvenu dans ses autres clubs. Seuls ses derniers mois à Gand ont été plus difficiles.

Depuis, le statut de Hein Vanhaezebrouck s’est étiolé. En ce sens, il doit se regarder dans la glace. Il ne peut le nier : sous sa direction, Anderlecht n’a pas progressé et en 2018, il a perdu plus souvent qu’il n’a gagné : 17 victoires pour 18 revers, toutes compétitions confondues.

Il est grand temps que l’opération de nettoyage entreprise par Marc Coucke débouche sur des résultats sur le terrain. On ne peut pas limoger les gens sans que rien ne change. Les nouvelles lignes de conduite ne sont visibles qu’en théorie et on n’envie pas le nouvel entraîneur, ne serait-ce que parce qu’il va travailler sans continuité hiérarchique, une construction fatale. Car c’est l’erreur commise par Marc Coucke : il a entamé ses changements dans les couloirs au lieu de mettre d’abord une bonne équipe sur pied.

Anderlecht a maintenant un niveau très moyen. Ce n’est pas seulement la faute de Hein Vanhaezebrouck mais aussi de ceux qui ont formé le noyau. Marc Coucke a sa part de responsabilités. En fonçant à travers le club comme un ouragan, il s’expose. À terme, ça peut se retourner contre lui s’il n’y a pas de revirement.

JACQUES SYS
JACQUES SYS

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire