© koen bauters

Beau Van Vaerenbergh

En ces jours sombres, quatre arbitres issus de quatre séries différentes embellissent ce numéro de Noël en contant leur passion pour l’arbitrage. La parole à Beau, le diplomate.

B eau Van Vaerenbergh (26 ans) est assistant en physico-chimie à l’université de Gand. Il dispense les exercices.  » Quand la matière est difficile, il m’arrive de dire aux étudiants : – Je sais que ce n’est pas amusant mais persévérons. J’essaie de beaucoup communiquer pour convaincre tout le monde. J’applique en arbitrage ce contact social au sein d’une certaine hiérarchie. C’est un apprentissage. Il m’aide aussi à développer ma force décisionnelle. C’est une forme d’auto-développement car un arbitre est souvent confronté à ses limites.  »

L’arbitrage est une forme d’auto-développement.  » – Beau Van Vaerenbergh

Van Vaerenbergh arbitre depuis l’âge de treize ans. Grâce à l’entraîneur des U9 du Standaard Denderleeuw, le club où jouait notre homme. Il cherchait parmi les joueurs plus âgés des candidats pour siffler les matches des U9 et il s’est adressé à Van Vaerenbergh.  » Juste avant mes débuts, cet entraîneur a signifié au public qu’il ne voulait pas entendre le moindre commentaire. Je suis donc monté sur le terrain avec un excellent sentiment.  »

À seize ans, Van Vaerenbergh arbitrait déjà en P4 et dirigeait des joueurs beaucoup plus âgés que lui.  » Il s’agit de gagner le respect par sa condition physique. À cet âge, on peut être proche sur chaque phase. Les joueurs se disent alors : – Cet arbitre a le nez sur la phase, donc sa décision doit être correcte.

Après mon premier match en quatrième provinciale, l’équipe locale a envoyé un compte rendu au journal local. Elle écrivait que j’avais très bien arbitré. Tous les clubs ne considèrent pas les arbitres comme un mal nécessaire.  »

Van Vaerenbergh a poursuivi son ascension. La saison passée, il a sifflé en troisième division amateur. Il aime de plus en plus le défi que lui propose l’arbitrage.  » J’essaie de prédire dans quelle direction le jeu se développe pour améliorer mon placement.  » Van Vaerenbergh s’est quand même heurté à ses limites.

 » Aux niveaux inférieurs, parler beaucoup était un atout mais je suis resté trop longtemps le diplomate qui cherchait des solutions susceptibles de convenir à tout le monde. À un niveau supérieur, il faut aussi être autoritaire. C’était plus difficile pour moi.  »

Il n’a pas réussi à poursuivre son ascension arbitrale mais il est quand même assistant en deuxième division amateur.  » J’aime ça aussi car j’obtiens beaucoup de responsabilités. C’est moi qui décide quand je suis le plus proche d’une phase de jeu. Un assistant doit souvent prendre des décisions cruciales et ça me donne un kick.  »

Van Vaerenbergh est également président de l’amicale alostoise des arbitres. L’implication de deux grands arbitres dans l’opération Mains Propres les a secoués.  » Certains collègues étaient vraiment au fond du trou et ont même renoncé à arbitrer un moment. Comme un club, le monde de l’arbitrage peut être la victime d’individus.

Un jour, un club avait tout mis en oeuvre pour que mon match se déroule bien. Pourtant, un supporter m’a poussé. Une autre fois, quelqu’un a versé un verre de bière sur moi. Mais je ne laisse pas quelques individus gâcher mon hobby. Jamais.  »

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